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Auteur Message
   Trier par date décroissante
Alain Bourgarel
France
Posté le:
28/2/2004 09:29
Sujet du message:
Rapport du CERC
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Email:
alain.bourgarel@wanadoo.fr
 
La "Lettre de l'OZP" reçue hier nous invite à lire le rapport du CERC sur "Les enfants pauvres en France" (février 2004). Très bien, c'est le rôle de cette lettre que de nous permettre d'accèder directement aux rapports, plutôt que d'en rester aux articles de presse (nombreux si j'en juge la revue de presse de ce site) qui ont paru depuis la mi-février à ce sujet.

Cela dit, j'observe que l'un des dispositifs mis en place par l'Education nationale pour traiter cette question n'est cité qu'à deux endroits et de façon bizarre : les ZEP ? ce n'est visiblement pas une question intéressante pour les rédacteurs du rapport. Curieux.

Cela serait sans importance si le problème de la scolarité était traité.
Il ne l'est pas, si ce n'est statistiquement.
Il est ahurissant de lire d'une part "C'est le déroulement de la scolarité des enfants pauvres qui déterminera la reproduction à la génération suivante ou non de l'état de pauvreté" et, d'autre part, le chapitre qui traite des questions scolaires.
Celui-ci n'apprend rien.
Rien ? C'est un abus de langage !
Eh bien, non, hélas, on n'apprend rien.
On retrouve une fois de plus les données de la DPD, pour en souligner paradoxalement le caractère inopérant en matière de pauvreté, mais on les retrouve quand même en long et en large.
Ces données, statistiques, globalisent les milieux "défavorisés" en y mettant plus d'un tiers de la population (parfois 40 %). Voilà qui est utile !
Ces données expriment des caractéristiques des "élèves de ZEP" mais ceux-ci sont 20 à 25 % de la population scolaire, suite à l'extension débile de la carte scolaire des ZEP en 1999. Cela n'a aucun sens.
De plus, on s'interroge sur l'âge de certaines données quand on parle de "CPPN", type de classes que la moitié des enseignants actuels n'a pas connu !

Le plus grave, et sans doute aurais-je dû ne dire que cela dans ces lignes, c'est que la question scolaire n'est pas abordée de façon qualitative.

On sait que la réussite scolaire des enfants pauvres nécessite des conditions matérielles (gratuité, nombre d'adultes par élèves, programmes et instructions adaptées, bourses, etc.) qui sont à peu près assurées, avec des limites et des défauts clairement listés (voir le Rapport de Bernard Toutlemonde, par exemple) et bien rappelées par les organisations syndicales, mais avant tout une école accueillante et convaincue que tous les élèves peuvent apprendre. Or c'est là que ça bloque. C'est cela qui fait la reproduction de génération en génération de la pauvreté. On le sait depuis longtemps, notamment depuis la publication des "Enfants de Sanchez" d'Oscar Lewis, en 1962. La conviction négative des enseignants entraine celle des intéressés qui entrent alors dans cette conviction perverse et en donnent des preuves quotidiennes, assurant les enseignants en retour du bien fondé de leur conviction.

Il aurait été intéressant de le lire dans le rapport du CERC.
Dormez tranquilles, enseignants, la transmission de la pauvreté à la génération suivante ne vous concerne pas. Continuez à faire "petit", à "viser bas", à penser que "avec ces élèves là, on ne peut pas espèrer beaucoup" et à réclamer des moyens, des moyens et des moyens car, bien entendu, 20 élèves par classe c'est insupportable s'ils sont de ZEP ! Facile !
Mieux vaut que les enseignants ne lisent pas ce document, il est démobilisateur : la responsabilité de ces questions nauséabondes (la pauvreté, l'exclusion...) est ailleurs, sûrement pas dans l'école !

Encore un mot : bien sûr, c'est à lire. Il y a des tas de choses intéressantes, par exemple une tentative de mesure du coût (pour les individus et pour la société) des sorties du système scolaire sans qualifications et beaucoup d'informations nouvelles car la France, contrairement aux pays anglo-saxons, commence seulement maintenant à analyser la pauvreté du point de vue des enfants.
Cette nouvelle manière de voir est prometteuse.
Mais, pour le moment, elle a oublié, comme l'a fait l'ONPES, l'Observatoire nationale de la pauvreté et de l'exclusion, depuis sa création en 1998, d'analyser l'école dans son fonctionnement réel. En rester aux statistiques est intellectuellement confortable (ce ne sont pas les statisticiens qui sont en cause, ils font leur travail, mais ceux qui se suffisent de leurs travaux)
Espérons que ça viendra. Ce billet d'humeur se veut finalement positif et servira peut-être, espérons-le, à faire comprendre quelque chose que l'OZP dit depuis plus de 10 ans.
 

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