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Kayitare Alexis
France
Posté le:
3/7/2005 19:06
Sujet du message:
Génocidaires condmnés en Belgique
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Génocide : deux notables hutus condamnés en Belgique
(Le Nouvel Observateur 30/06/2005)

Les Rwandais Etienne Nzabonimana, grossiste, et son demi-frère, Samuel Ndashyikirwa, commerçant, ont été condamnés à 12 et 10 ans de prison pour leur participation au génocide de 1994.

La cour d'assises de Bruxelles a condamné mercredi 29 juin deux notables hutus rwandais à 12 et 10 ans de prison pour leur participation au génocide de 1994 dans leur pays, au terme du deuxième procès consacré à cette tragédie en Belgique au nom de la "compétence universelle" des tribunaux du royaume.
Etienne Nzabonimana, 54 ans, un riche grossiste en bière, a écopé de 12 ans de prison. Son demi-frère, Samuel Ndashyikirwa, 43 ans, un commerçant de moindre envergure qui était jugé à ses côtés depuis le 9 mai, a été condamné à 10 années de réclusion.
L'avocat général Alain Winants avait requis contre eux mercredi la prison à vie. Il avait ajouté "ne pas concevoir" des peines inférieures à 30 ans de réclusion pour le premier et 25 ans pour le second.

Soutien matériel

Dans un premier temps, les deux hommes ont été reconnus coupables mardi soir par les 12 jurés de la cour d'assises de "crimes de guerre" et assassinats dans la région de Kibungo (sud-est), où quelque 50.000 personnes ont été massacrées en avril 1994. Publicité


La cour a notamment jugé la culpabilité des accusés avérée pour les faits les plus graves, leur implication dans des massacres commis à l'évêché et la paroisse de Kibungo, ainsi que dans le bureau communal de Birenga et à Rukira, où de très nombreux Tutsis et Hutus modérés s'étaient rassemblés.
Tout au long du procès, les accusés, arrêtés en 2002 en Belgique, ont nié toute participation au génocide, tandis que leur défense a plaidé l'acquittement.
Selon l'accusation et les parties civiles, les deux hommes ont participé en 1994 à des réunions préparatoires aux massacres et apporté un soutien matériel à leurs auteurs.

"Lâche"

Etienne Nzabonimana a toujours prétendu n'avoir jamais quitté son domicile pendant les tueries de Kibungo, entre le 7 et le 22 avril 1994. Mardi, il a réaffirmé n'avoir joué "aucun, aucun, aucun rôle dans cette tragédie".
Se décrivant simplement comme un "lâche", l'homme, décrit par des témoins comme un proche du pouvoir hutu de l'époque, a affirmé que s'il avait "osé sortir de (sa) maison" pendant les événements, il "aurait été tué".
Samuel Ndashyikirwa, lui aussi mis en cause de façon accablante par des témoignages, a pour sa part déploré son impuissance à sauver ses voisins et amis, tués durant le génocide.
Mais le ministère public et les nombreuses parties civiles n'ont donné foi ni à leurs dénégations ni à la mise en cause des témoignages par la défense.
La lecture du verdict de culpabilité mardi soir a déclenché une explosion de joie dans les rangs des parties civiles. "C'est un grand soulagement et une grande joie pour toutes les victimes", a déclaré l'un des avocats, Me Luc Walleyn.

Clémence

"Ce verdict me permettra de sortir de mon statut de victime, de faire mon deuil, d'oublier ma tristesse et de pardonner si on me le demande. Et j'espère qu'on me le demandera", a confié une femme dont une partie de la famille a été massacrée à Kibungo.
Après le prononcé des peines mercredi, Me Walleyn a relevé que la cour d'assises avait fait preuve d'une "certaine clémence", motivée dans l'arrêt notamment par le fait que les deux commerçants "n'étaient pas les seuls" coupables.
"Ce qui est important pour les victimes, c'est que l'impunité s'arrête", a ajouté l'avocat.
Le procès d'Etienne Nzabonimana et Samuel Ndashyikirwa était le deuxième en Belgique consacré au génocide rwandais. En 2001, quatre autres Rwandais avaient écopés de peines allant de 12 à 20 ans de prison.
Les Nations unies estiment à environ 800.000 le nombre des victimes, Tutsis (ethnie minoritaire) et Hutus modérés, tuées au Rwanda lors du génocide de 1994.





NOUVELOBS.COM | 30.06.05 | 07:26




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