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   Trier par date décroissante
Kayitare Alexis
Belgique
Posté le:
23/9/2005 20:02
Sujet du message:
Les contre-feux : Abdul Ruzibiza au serv
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) Les contre-feux : Abdul Ruzibiza au service de la version française

Autorisation de diffuser de la Ména réf. TS100290405SJ
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(info # 011205/5)
Par Serge Farnel
© Metula News Agency
Thursday 12 May [16:05:00 BST]

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En décrivant la scène de la succession des tirs, comme si le concours de deux tireurs ne fût nécessaire que pour accroître leurs chances de succès, Abdul nous narre le récit anachronique de Tintin en Afrique centrale. La raison de la présence obligatoire de deux tireurs est connue de qui savait que l’avion était équipé d’un système anti-missile ; c’était assurément le cas de la France qui avait offert ce Falcon construit par Dassault à feu le Président Juvénal Habyarimana.

Rhétorique négationniste

Les formulations employées par le dissident du FPR résonnent souvent de ces accents connus du négationnisme, lorsque celui-ci ne va pas jusqu’à nier les faits – ce qui passerait difficilement dans l’opinion – tout en se gardant bien de les affirmer. Cela donne des tournures à la : « On ne peut pas nier que les Hutus n’ont pas pris part au génocide » ; quoique, quoique… Venuste se prend ici les pieds dans une double négation, qui l’amène à affirmer que l’on peut nier le génocide des Tutsi par les Hutu. On repense, à observer ces manières et à notre corps défendant, à Jean-Marie Le Pen lorsqu’il déclarait : « Je n’ai jamais dit que les chambres à gaz n’avaient pas existé. Personnellement je n’en ai jamais vu. »

L’infiltration prodigieuse du FPR sur la colline de Masaka

Vénuste communique ensuite dans son rapport la soi-disant liste des « militaires qui ont exécuté l’ordre de Kagamé d’abattre l’avion présidentiel ainsi que ceux qui ont transporté les missiles de Kigali à Masaka ».

À aucun moment cependant, Abdul Ruzibiza, stylistiquement si prolixe en détails techniques et militaires, ne prendra le soin d’évoquer les difficultés, objectives et incontournables, qu’il y avait à prendre position sur la colline de Masaka. Hormis Venuste, tout le monde pourtant, y compris les députés de la mission parlementaire française, reconnaît qu’il était tout sauf évident de s’infiltrer sur cette butte qui, compte tenu de la portée limitée des seuls missiles antiaériens présents dans la région – les SAM-16 Gimlet (également appelés SA-16, avec ou sans tiret) – était le seul endroit d’où l’on pouvait abattre l’avion présidentiel. L’ex-ministre Paul Quilès reconnaîtra lui-même la quasi-impossibilité qu’il y avait d’abattre l’avion d’Habyarimana depuis ailleurs que le camp des Forces Armées Rwandaises. Il le fera en ces termes : « il est peu probable qu’un tel missile ait été tiré en dehors de la zone contrôlée par les FAR. »

Monique Mas, journaliste de RFI et également auteur du livre Paris-Kigali (Editions L’Harmattan, septembre 1999, 42,70 € TTC), relatait le 7 avril 2004 sur RFI, la conversation qu’elle avait eue à ce sujet à la prison de Cyangugu avec un ancien caporal des FAR. Ce dernier avait émis de sérieux doutes quant à l’éventualité selon laquelle des tireurs tutsis auraient pu s’infiltrer avec des missiles sol-air dans la base de Masaka. «Quand on sait ce qu’il faut pour tirer un missile », avait-il confié à la journaliste, « cela paraît impossible que le FPR ait pu le faire. Parce que Masaka était une position gouvernementale», et de préciser encore, que «dans une cour de Masaka, il y avait un camp d’entraînement Interahamwe. Il y avait aussi une position française bien connue».

Abdul Ruzibiza n’indiquera pourtant rien sur la tactique d’infiltration des pseudo tireurs tutsis, cependant qu’il noie le lecteur, tout au long des 54 pages de son rapport, sous une surabondance de détails technico-stratégico-militaires. A ce jour, Venuste reste ainsi la seule personne à détenir les clés d’un secret insondable pour tous les chercheurs du génocide rwandais. Je crains qu’en avril 2006, il nous parle, dans Marianne et dans le Monde, de téléportation… mais ai-je lâché, par inadvertance, la révélation choc prévue pour l’an prochain ?

Belges ou Ghanéens ?

Tout ce que Venuste nous concède comme explication, c’est que le major Ruzahaza, le commando FPR présumé qui se rendait sur la colline de Masaka, était « escorté par des Casques bleus ghanéens de la Minuar, la mission de l’ONU au Rwanda, qui n’auraient pas remarqué la présence des missiles dans le camion ».

Faut-il comprendre que c’est cette escorte onusienne qui aurait permis aux rebelles du FPR de s’infiltrer sur la colline, à la barbe des Français et des éléments des forces gouvernementales ?

Dans le deuxième article de cette série [Lire l'article], nous avons cependant évoqué que le lendemain de l’attentat présidentiel, les Casques bleus qui escortaient le Premier ministre Agathe Uwilingiyimana, furent capturés par la Garde Présidentielle. Or, seuls les soldats belges furent tués, tandis que les soldats ghanéens furent épargnés, ceci au prétexte que des soldats belges avaient été aperçus dans le groupe des tireurs de missiles.

Or, à bien suivre le « témoignage » de Ruzibiza, ne sont-ce donc pas des soldats ghanéens qui auraient dû être repérés aux côtés des Tutsis, et non des soldats belges ? S’il avait voulu faire concorder sa thèse avec la « suspicion officielle » à l’encontre des Casques bleus belges, qui leur valut d’être jetés en pâture à la vindicte populaire par les radios du pouvoir, il aurait dû affirmer que le convoi des missiles et de leurs lanceurs, à destination de la colline de Masaka, fut escorté non par des Ghanéens mais par des Belges. Au demeurant, dans le rapport d’Abdul Ruzibiza, qui prétend à l’exhaustivité, il n’est nulle part fait mention de ces soldats belges censés avoir été repérés sur la colline, ce qui les amena, par la suite, à être désignés comme boucs émissaires, et pour certains d’entre eux, à être assassinés par le pouvoir hutu.

L’énigmatique préparation du tir

Les silences de Venuste n’hypothèquent pas seulement la plausibilité de l’infiltration de Tutsis sur la colline de Masaka, mais ils faillissent aussi à fournir les conditions indispensables au tir des missiles SAM-16. Faute d’être renseignés par Venuste, nous sommes allés étancher notre soif de comprendre sur le site d’information militaire et stratégique suisse consacré aux missiles sol-air portables russes – l’un des mieux documentés sur le sujet –, qui procure à l’enquêteur la liste de ces conditions. Il en ressort que pour atteindre l’avion d’Habyarimana, il a fallu que les véritables tireurs :

* soient informés, suffisamment tôt, des données de base (direction, vitesse et altitude) de la cible présidentielle qu’ils allaient engager,
* disposent du temps nécessaire à refroidir la tête des missiles à l’aide d’une batterie ad hoc, qui ne requiert pas moins d’une minute trente de fonctionnement, ceci pour sensibiliser la tête chercheuse de la fusée aux différences de température, sans quoi il lui aurait été impossible d’atteindre son objectif.

Les authentiques assassins ont-ils été contraints d’intercepter les communications entre la tour de contrôle et l’appareil, comme le préconise la thèse Bruguière-Le Monde- Marianne -Venuste – et de connaître, à la minute près, le moment du décollage du Falcon, au risque, incommensurable pour la réputation du FPR, de voir son projet d’assassinat révélé sans avoir pu éliminer Habyarimana ! – ou bien ont-ils obtenu les informations aériennes utiles directement à l’aide, par exemple, d’un appel téléphonique provenant de la tour de contrôle, et la suite, du système portable 1L15-1, qui avait été, à cet effet, développé par les Russes ?

Face aux conclusions de l’investigation logique, Venuste fait tout aussi bien de se taire sur ces points, en fait !

Lucky Luke, alias Sam 16

Dans son rapport, Abdul Ruzibiza mentionne les deux soi-disant tireurs de missiles. Il s’agirait d’Eric Hakizimana et de Frank Nziza.

Voici ce que Venuste dit de Hakizimana :

« Le caporal, aujourd’hui lieutenant, Eric Hakizimana, c’est lui qui a tiré le premier missile qui a atteint l’aile droite de l’avion, celui-ci aurait même pu se poser mais le deuxième missile l’a complètement désintégré. »

Voici maintenant le communiqué de l’état-major de l’armée rwandaise au sujet de ce soldat, diffusé par Jeune Afrique [1] :

« le nom du soldat Hakizimana est < inconnu au bataillon > et n’a jamais fait partie des effectifs de l’armée patriotique rwandaise (APR) ».

Voilà comment Venuste décrit le Capitaine Frank Nziza :

« Il était sous-lieutenant à l’époque. C’est un tireur chevronné des missiles SA-16, que nous appelions SAM 16. C’est lui qui a tiré le missile qui a désintégré l’avion en plein vol. (…) ».

Au passage, sachons apprécier le détail du surnom censé renforcer la crédibilité du "témoignage". Voilà cependant ce qui concerne SAM 16 dans la partie de la déclaration de l’état-major de l’armée rwandaise diffusée par Jeune Afrique qui le concerne.

L’armée spécifie qu’ « il est introuvable dans les archives : nous avons certes un Jacques Nziza, qui était jusqu’il y a quinze jours le chef du G2, les renseignements militaires, mais il n’était plus à Kigali en avril 1994 ».

Que pourrions-nous bien ajouter à un communiqué de l’Armée Patriotique Rwandaise ?


Missile sol-air SA-16

Cela ne fonctionne pas ainsi !

Selon le rapport Venuste, le premier missile ne serait parvenu qu’à toucher l’aile, tandis que l’autre aurait finalement désintégré l’avion qui, sinon, « aurait même pu se poser ».

Il se trouve que l’avion offert par François Mitterrand était équipé d’un système permettant de lancer des leurres antimissiles, et il fallait donc, – bien que le système sol-air soviétique fut fort avancé pour ce qui concerne la détection de ce type de leurres – au moins deux roquettes afin de déjouer à coup sûr le système de défense : le deuxième SA-16 devait être tiré, à la seconde près, juste après le premier. De cette façon, le dispositif de contre-mesure du type installé à bord du Falcon présidentiel n’a pas le temps de se remettre en place.

Il n’était donc pas question d’attendre, comme le soutient Vénuste, de constater que le premier missile n’avait fait que toucher l’aile de l’avion, et que ce dernier risquait donc de pouvoir se poser sans s’écraser, pour juger qu’il fut opportun de lui envoyer une deuxième salve. En décrivant la scène de la succession des tirs, comme si le concours de deux tireurs ne fût nécessaire que pour accroître leurs chances de succès, Abdul nous narre le récit anachronique de Tintin en Afrique centrale.

La raison de la présence obligatoire de deux tireurs est connue de qui savait que l’avion était équipé d’un système anti-missile ; c’était assurément le cas de la France qui avait offert ce Falcon construit par Dassault à feu le Président Juvénal Habyarimana.

Ingénieur Sup’Aéro, l’auteur de cette série d’articles sur le Rwanda fut détaché pendant son service militaire à la division « missiles tactiques » de l’Aérospatiale, et il est passé par ces projets consistant, entre autres, à déjouer les contre-mesures des avions.

Un jeu du chat et de la souris, que j’ai le sentiment, à l’occasion de ces articles, de recommencer à pratiquer ; si ce n’est la nature changeante des leurres, devenus sémantiques, la guerre de l’information n’étant que le prolongement de celle des armes.

Adolf Kagamé ?

Sur le plan politique, Abdul Ruzibiza est de ceux qui considèrent « qu’il n’y avait aucune raison de s’opposer à la participation de la CDR (Coalition pour la défense de la République) – c’est également la position de l’ambassadeur de France, M. Jean-Michel Marlaud (voir le 2ème article de cette série) – dans la gouvernance du pays », quand bien même ce parti fut un parti raciste anti-Tutsi.

Mais Venuste soutient simultanément la logique de l’exclusion du Front Patriotique Rwandais de cette même gouvernance, nous expliquant qu’« il n’était pas concevable que le FPR et son armée, l’APR (Armée Patriotique Rwandaise), participent à la gestion du pays alors qu’ils étaient aussi des criminels. » (Page 25).

Le aussi prête évidemment à sourire, autant que la logique des témoins sur la foi desquels la justice hexagonale a fondé ses convictions. Le témoin Ruzibiza du juge Bruguière, après avoir préparé le terrain, dans son rapport, peut ensuite se vouer à la diabolisation en règle du pouvoir actuellement en place à Kigali et de son chef, le président Paul Kagamé.

Vénuste mentionne ainsi « une autorisation (de massacrer) émanant d’un seul homme : Kagamé » (Page 30 du rapport). Quelques pages plus loin, le témoin de la justice française affirme que « la décision d’abattre l’avion présidentiel a été finalisée lors d’une réunion présidée par le Maj Gen Paul Kagamé et donnant des ordres » (Page 34).

Tout ceci nous menant à une conclusion passablement téléphonée de la part du transfuge : « si les Rwandais savaient ce qui s’est passé, ils descendraient dans la rue pour exiger la démission de Kagamé » (Page 35).

La tentative de déshumanisation de Paul Kagamé par Abdul Ruzibiza ne connaît aucune borne, ainsi l’a-t-il accusé de « tout faire pour entraîner et distraire les militaires gouvernementaux dans les massacres et les viols. » (Page 31) Le bouquet attend le lecteur page 43 : « Il (Kagamé) n’a rien de plus que Hitler. »

La France s’est trouvé un grand avocat

« Quels sont les pays qui composent l’ONU » et « pourquoi parmi les puissances qui le composent une seule (la France. Ndlr.) serait-elle montrée du doigt ? » demande Venuste, passant aisément du rôle de témoin à celui de procurer, puis à celui d’avocat.

Mais Venuste, en homme orchestre, sait aussi répondre aux interrogations qu’il ouvre. Et tant pis pour les contradictions hippopotamesques : « ce sont les Français, devenus amis de Habyarimana et de son entourage, qui ont fait que je sois orphelin, car les membres de ma famille ont été tués pendant le génocide. »

C’est Colette Braeckman, éditorialiste au Soir belge, qui dévoile dans un papier les circonstances dans lesquelles l’establishment français va chercher les appuis nécessaires au soutien de ses thèses. En ce qui concerne Ruzibiza, il a été contacté par la DGSE, les services français de la sécurité extérieure, en 2003 à Kampala, en Ouganda. « Il fut même question de le faire participer à une offensive menée par les FDLR ("Forces démocratiques pour la libération du Rwanda", mouvement armé d'opposition au régime de Kigali) », nous précise notre consoeur. Et de nous indiquer que, suite à l’opposition du président ougandais Museveni à cette opération, Ruzibiza se réfugia en Norvège, d’où il « fut envoyé à Paris où, protégé par la DGSE, il collabora à l'enquête du juge Bruguière ».

C’est ce qu’à Paris on doit probablement qualifier de témoin objectif, répondant aux besoins d’une instruction dans les conditions de sérénité requises. Qu’Abdul Ruzibiza soit un triste vestige du génocide tutsi, comme il en traîne derrière toutes les grandes tragédies humaines, n’a rien d’inquiétant en soi. Ce qui peut préoccuper, c’est que le pouvoir d’un grand Etat démocratique, et ses medias aux ordres, se serve d’un pareil pantin pour continuer de dissimuler son rôle dans un ethnocide. Certes, ce négationnisme élevé au rang de raison d’Etat a de quoi alarmer ; particulièrement, lorsqu’il démontre à quel point il est prêt à se nourrir de n’importe quelle épave et à persister à déroger aux normes fondatrices d’un régime démocratique. Et à celles d’un Etat de droit.

Notes :
 

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