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Warupyisi
France
Posté le:
2/4/2007 12:45
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Élections au Québec et « génocide rwandais » : coups tordus

Comparable, de par sa nature, aux grands bouleversements sociaux de notre temps, le « génocide rwandais » aura malheureusement marqué notre imaginaire collectif. Et la moindre évocation de ce triste évènement ne laisse personne indifférent. Il vient même de s’inviter dans la campagne électorale en cours au Québec…

Dans les colonnes de La Presse du 8 mars 2007, sous la plume d’André Noël, avec un titre trompeur, en apparence innocent, mais très percutant et très évocateur : « un candidat du PQ nie le génocide rwandais », l’auteur « s’imagine mal comment le PQ peut tolérer un candidat qui nie que les Tutsis ont été victimes d'un génocide perpétré spécifiquement contre eux».
Le candidat en question est M. Robin Philpot. Celui-ci se porte candidat pour le parti québécois dans Saint-Henri-Sainte-Anne (sud-ouest de Montréal).

Selon l’article, on aurait tendance à penser que M. Philpot fait campagne sur les enjeux de la politique rwandaise. Monsieur Noël retrace à l’envie les grandes lignes du livre, intitulé Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali (Rwanda), publié par Robin Philpot en 2003. Cet ouvrage dénonce la version officielle colportée par le Front patriotique rwandais (FPR) –mouvement rebelle à composante majoritairement tutsi actuellement au pouvoir au Rwanda– et ses supporters et invite la communauté internationale à ré-évaluer les responsabilités dans la tragédie rwandaise.

Certains commentateurs québécois, avec en filigrane le lobbying de groupes de pression de la diaspora rwandaise –certains animés par des intérêts obscurs– se saisissent de la question rwandaise pour discréditer un citoyen, Robin Philpot en l’occurrence, bien connu pour la défense des causes nobles. Or, M. Philpot a exprimé son opinion, comme beaucoup d’autres d’ailleurs l’ont fait dans ce dossier, sur les origines de cette immense tragédie rwandaise. En Europe, d’autres voix sont en train de s’élever pour demander que le tribunal pénal international se saisisse du cas du général-président Kagame pour son implication présumée dans le cataclysme rwandais. Tout ce beau monde devra-t-il renoncer à des ambitions (mêmes politiques) légitimes du fait qu’on ose dénoncer le rôle majeur joué par le FPR dans la tragédie rwandaise?

Ces procédés sont détestables. En réalité, la question rwandaise est très complexe. Et les hommes politiques, particulièrement en campagne électorale, doivent doubler de vigilance pour ne pas se laisser piéger.

Les développements récents issus de différents milieux qui s’intéressent à la situation politique au Rwanda nous apprennent que Kagame et le FPR portent aussi une lourde responsabilité dans le déclenchement de la tragédie rwandaise. Prêt à tout pour prendre le pouvoir au Rwanda, Kagame aurait assassiné le chef de l’État rwandais de l’époque, avant de déclencher à nouveau les hostilités ayant entraîné le chaos qui a conduit à l’accomplissement du génocide. Nombreux sont des rwandais vivant au Québec qui ont échappé, dans le Nord-Est du Rwanda, et ce depuis octobre 1990, aux tueries des ex-rebelles du FPR qui, en 1994, rivalisaient d’atrocités avec les milices qui chassaient les complices présumés des envahisseurs. Que l’on ne s’y trompe pas : il y a eu effectivement une folie meurtrière qui a emporté les Tutsis de l'intérieur et des milliers de Hutus. Ces meurtres innommables ont été, à juste raison, qualifiés par les Nations-Unies de «génocide rwandais». Personne ne devrait nier ce génocide et ses auteurs doivent en porter la responsabilité.

D’ailleurs, dans son émission « Zone libre » du 21 avril 2006, le journaliste québécois Raymond Saint-Pierre, s’étant abondamment inspiré des témoignages des anciens officiers du FPR au terme de deux ans de recherche, est arrivé aux conclusions, à travers un ensemble d’éléments concordants, qui ne laissaient planer aucun doute sur la responsabilité de Paul Kagame dans la tragédie rwandaise. Au lendemain de ce reportage, l’équipe de Zone libre, Raymond Saint-Pierre en tête, a été la cible de réactions acerbes suggérant le « révisionnisme » de sa part. Cette fois-ci, c’est monsieur Philpot qui fait les frais de cette démarche intellectuellement douteuse qui consiste, par des raccourcis et des faux-fuyants, à faire des amalgames pour mieux noyer le poisson et salir la réputation d’honnêtes citoyens.

L’épisode actuel est regrettable mais les « boules puantes » (selon l’expression consacrée du général de Gaulle) font malheureusement partie intégrante de toutes les campagnes électorales. Certains médias facilitent évidemment ces coups tordus. Si les Québécois laissent agir les corbeaux qui y font leur nid douillet, on risque de voir la campagne s’enliser dangereusement dans des eaux marécageuses. Les commentateurs politiques, garants en quelque sorte du bon déroulement de la campagne, doivent contribuer à ce que les vrais enjeux soient discutés et que cette campagne soit véritablement une « campagne d’idées » que ces commentateurs appellent de leurs vœux.



Augustin Baziramwabo, Gatineau , Québec

 

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