Salut tout le monde !
Me revoilà de retour ! Je voudrais dire aux émigrés de notre village, qu'ils soient en Algérie, ou à l'étranger, que le village est splendide ces jours ci. La pluis tombe presque sans discontinuer. Ce qui, vous le devinez, redonne aux champs de la verdure, aux rivières leur vocation première (au lieu de la dèrnière qui consiste à charier les eaux usées), et au paysans de l'espoir. Il y a bien sur les dommages collatéraux (Froid et éboulements) mais la nature reprend un peu du charme d'antant. Pourvu que ça dure ! (juste ce qu'il faut tout de même).
Revenons à Yennayer, d'après les vieux du village, vers le 20/22eme de ce mois, les enfants qui n'ont pas encore atteint bouclé leur première année d'âge, sont soumis à un rituel qui consiste à leur couper les cheuveux uniquement sur la tempe droite (Thamnat thayefusth u qeru ) avant d'enduire celle ci d'un melange constitué de miel et d'une poudre provenant d'un petit bout de tuile de l'Djamaa (assekif ntejmaaith, la mosquée, zaouia, ou de sadats). Pour le dîner , on prépare Aheddour, ou berkoukes avec les oeufs durs.
UN rituel semblable est pratiqué chez les fille. Il consiste en l'application de "Thimmi" (Souligner les sourcils) et ce en utilisant "l'herqus" obtenu en brulant "Azzu", le genêt", qui secrète un liquide qui est receuillit dans le creux de "thawdhechth" ou sur la face de "thakavachth". Pendant la combustion des branches et pour collecter une bonne quantité de l"herqus" les fille ne cessent de chanter :
"Ru (pleures), ru , negh adh rugh
azel a m assif
negh assguerssif
negh l qermudh n ath ouassif
ru, ru negh adhrugh"
Le rituel de la coiffure est pratiqué pour, dit-on, que les enfants aient des têtes bien portantes et solides. Le rituel de "Thimmi" qui concerne les filles obeirait au même objectif.
D'ailleurs, à en croire les anciens, on dit à quelqu'un qui pleure trop :
Atsrunt wallen inek am allen n ath naamane
ur k theguara yemak thimi thi lazla n yenneyer
(Tes yeux pleurent comme celles des ath naamane
ta mère ne t'a pas appliqué thimmi à la fin de yennayer)
Lazla nyennayer (lire yazya dans notre parler) correspondant à la fin de yennayer (20/22eme jours) et début du Amardhil ntemgharth (mais ceci est une autre histoire).
L'observation de ces rites à ce moment précis de l'année, correspond à la fertilité qu'annonce cette période. elle est accompagnée de maints travaux agricoles tels que, "afras, débrouissailler, planter la pomme de terre, l'oignon, les arbres, les vignes, etc. C'est à ce moment que nos ailleux paysans s'approchaient du boeuf dans "adaynine" pour lui dire :
"yekfa yenneyer ayezguer, lehchich ghas e weth s wemger"
Last but not least, il parait que même le plus familier et le plus serviable de nos animaux, je veux nommer "Aghyuy/Aghyul" n'échappe pas au rituel de la coiffure de yennayer, qui se déroule dhi thajemaait. On lui coupe les poils sur le dos et sur le cou puis on le coiffe avec une brosse en bois. Mais l'histoire ne dit s'il a sa part de miel. Toujours est-il qu'à l'époque de la santé de aghyuy dépendait beaucoup la survie de la famille ... (des hommes bien sûr).
Thanemirth.
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