LE SOIR D'ALGÉRIE
AZAZGA : la solidarité en actes des émigrés
jeudi 11 septembre 2003
Le regroupement des émigrés en France est, de tout temps, d'un apport considérable pour les communautés villageoises de Kabylie dans la concrétisation de leurs projets d'intérêt général. Si dans la plupart des cas, les émigrés apportent leur contribution par devoir ou par générosité envers leurs villages respectifs d'une manière traditionnelle, certains d'entre eux, par souci d'efficacité, se sont plutôt constitués en associations agréées par les autorités françaises.
C'est le cas des émigrés issus de 17 villages du arch Aït Ghovri, dans la région d'Azazga, qui se sont regroupés autour d'une association dénommée Aït Ghovri Solidarité AGS). L'objectif étant, d'une part, de défendre leurs intérêts sur le territoire français et, d'autre part, apporter une aide multiforme à la réalisation de projets de développement en Algérie.
Mais l'AGS s'est surtout distinguée ces dernières années, conjoncture oblige, par son élan de solidarité en faveur des malades, des blessés des évènements de Kabylie et des sinistrés du séisme du 21 mai dernier. Les membres de cette association ont, en effet, remis, la semaine dernière, la somme de 3 400 euros, l'équivalent de 350 000 DA, pour des familles sinistrées placés dans des camp à Tizi- Ouzou et Boumerdès alors que qu'elle a déjà fait don, en juin dernier, de plus de 30 tonnes de marchandises, acheminées directement de France par bateau.
L'AGS, qui vit des cotisations de ses adhérents et des recettes de ses activités, a également pris en charge, dans les hôpitaux français, 21 blessés du Printemps noir. Certains d'entre eux ont subi des interventions chirurgicales au prix fort qui dépasse les 100 000 euros, selon les animateurs de l'association.
En deux années d'existence, cette dernière peut s'enorgueillir de réaliser un bilan des plus positifs dont la première opération remonte au mois d'août 2001 avec le don de 500 kg de médicaments, 7 000 seringues et 50 000 FF pour l'hôpital d'Azazga qui venait alors d'être mis à sac par un groupe terroriste.
Cela dit, dans ses projets, l'AGS a inscrit la réalisation d'un centre médical de dialyse à Azazga, la confection d'un film documentaire sur les villages de Kabylie et la contribution à la protection qui sera, en effet, concrétisée en collaboration avec l'autre association des émigrés de ce village. L'ASAF, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, fait elle aussi régulièrement des dons en argent et en matériel au profit de la communauté du village.
Comme à l'accoutumée, les nouveaux bacheliers ont été récompensés par l'association en recevant chacun 500 DA, lors d'une cérémonie organisée en leur honneur, la semaine dernière. Et en prévision de la rentrée des classes, une centaine de cartables et de trousseaux scolaires ont été distribués au profit des familles démunies.
A noter enfin que la fête annuelle d'Aourir, une occasion lors de laquelle l'ensemble des villageois se réunissent, et qu'organise chaque mois d'août l'ASAF n'a pas eu lieu cette année faute de temps. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine avec, certainement, de nouveaux actes de solidarité.
Mustapha M.
Le Soir d'Algérie du 11 septembre 2003
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