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   Trier par date décroissante
djeha
France
Posté le:
25/2/2004 11:18
Sujet du message:
toujour djeha
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Grand ou petit verre ?
Djeha-Hoja est invité par son ami Mokhtar à prendre le thé sur sa terrasse. Pour faire croire, aux voisins qui les observaient de leurs terrasses toutes proches, qu'il était généreux, il donna à Djeha-Hoja un très grand verre, mais qui ne contenait qu'un doigt de thé.
- Donnez-moi une corde, pour que je l'attache à ma taille, s'écria Djeha-Hoja, assez fort pour les voisins l'entendent.
- Tu perds la raison, Djeha-Hoja, dit Mokhtar.
- Au contraire, rétorqua Djeha-Hoja, Si je tombe au fond du verre, comment veux-tu-m'en sortir sans corde ?
Ayant compris l'allusion, son ami lui amena cette fois-ci un tout petit verre qu'il remplit à ras bord.
- Donnez-moi une corde, s'écria à nouveau Djeha-Hoja, pour que je l'attache au verre.
- Cette fois, tu es complètement fou, dit Mokhtar.
- Si j'avale le verre, dit Djeha-Hoja à la grande hilarité de l'assistance, comment ferai-je alors pour le sortir de mon estomac ?

Le banquet et le burnous
- Vite ! Tu vas être en retard pour le banquet de Khalid ! Plusieurs personnes ont donné ce conseil à Djeha-Hoja comme il rentrait chez lui, après avoir travaillé dans son vignoble.
- Ils ont raison, a admis Djeha-Hoja, ajoutant :
- Je serai en retard pour le dîner, à moins que je n'y aille maintenant – tel que je suis.
Il a redirigé son âne vers la maison de Khalid. Arrivé là, il l'attacha à un pieu dans la cour de Khalid. Toujours sûr d'être le bienvenu, il a distribué sourires et plaisanteries à droite et à gauche. Il était tellement content qu'il n'a pas remarqué que personne ne l'écoutait ! Bien plus étrange encore, quand le potage fut servi, Khalid conduisit les autres hommes à table, ne prêtant aucune attention à Djeha-Hoja.
- Oh Khalid Effendi ! Dit gaiement Djeha-Hoja. J'ai constaté une excellente récolte dans votre vignoble.
Occupé avec des invités mieux habillés, Khalil semblait ne pas avoir entendu. Djeha-Hoja regarda attentivement les invités. Chaque homme portait ses vêtements les plus beaux. Alors Djeha-Hoja regarda ses propres mains, durcies par le travail dans le vignoble. Il regarda ses propres vêtements rapiécés. Tranquillement, il s'esquiva, détacha son âne et rejoignit sa maison.
- De l'eau chaude et du savon, ordonna t-il à sa femme. Mes nouvelles chaussures ! Mon turban le plus beau ! Mon beau burnous blanc ! Ajouta t-il.
Djeha-Hoja était devenu un homme nouveau, que sa femme admirait, ne l'ayant pas vu, depuis des années, aussi bien paré. Arrivant à la maison de Khalid, un domestique le salua et le conduisit dans la pièce du banquet. Khalid l'escorta à la meilleure place. Il fut bien servi et tous les hommes lui souriaient et ne prêtaient attention qu'à lui. Au moment le plus propice, Djeha-Hoja prit le morceau de viande le meilleur et, au lieu de le porter à sa bouche, ouvrant son burnous, il plaça la viande dans une poche intérieure.
- Mange, burnous, mange ! Dit Djeha-Hoja, qui fit suivre la viande par une poignée de pilaf, un morceau de fromage et une figue.
- Mange, burnous, mange ! Répétait Djeha-Hoja à chaque bouchée introduite dans la poche intérieure du burnous.
Les invités se sont arrêtés de manger pour regarder Djeha-Hoja alimentant son burnous.
- Dites-moi, Djeha-Hoja Effendi, lui dit Khalid, que signifie cette façon de parler à votre burnous et de lui donner à manger.
- Quand je suis entré ici avec mes vieux habits, il n'y avait pas de place pour moi à cette table. Mais quand je suis revenu, paré de nouveaux habits, rien n'était trop beau pour moi. Cela montre que c'était le burnous, et non pas moi, que vous avez invité à votre banquet.

Le grand bol et les invités de Djeha-Hoja
De temps à autre, Djeha-Hoja recevait des personnalités religieuses pour dîner. Un jour qu'il les avait invitées, sa femme le mena à la cuisine et lui dit :
- Il n'y a pas de riz, pas de beurre, il n'y a rien à manger. Nous n'avons même pas le bois de chauffage nécessaire à la cuisson.
Djeha-Hoja saisit un grand bol, alla à la salle à manger, le montra aux religieux et leur dit :
- Mille regrets ! Si nous avions eu du riz, du beurre et du bois pour la cuisson, nous aurions préparé une soupe et vous l'aurions servi dans ce grand bol.

Le potage du potage
- Quel bel animal ! Dit Djeha-Hoja, en prenant le lapin dodu que Yacine le braconnier venait de lui offrir.
- Je l'ai attrapé particulièrement pour vous ! Sourit Yacine
- Kalima ! Kalima ! Appela Djeha-Hoja.
Voilant son visage, Kalima est venu de la cuisine où elle était affairée.
- Regarde le dîner que Yacine nous a apporté !
Djeha-Hoja a ri sous cape en prévision du bon repas qui l'attendait, comme Kalima prenait le lapin.
- Je lui demande de rester et de le manger avec nous, dit Djeha-Hoja. Fais pour le mieux pour le cuisiner.
Laissés seuls, les deux hommes se sont assis sur la natte et ont parlé - du moins, c'est Djeha-Hoja qui parlait et le braconnier qui écoutait. Djeha-Hoja savait qu'il restait deux heures avant que le repas ne soit prêt, mais quelle meilleure façon de passer deux heures avec un auditeur aussi attentif ? L'arôme piquant du lapin commençait à chatouiller leurs narines. Enfin la porte s'ouvrit, Kalima portant un plateau contenant le lapin et du pilaf ainsi que des tranches de pain.
- Quelle cuisinière ! Soupira Yacine.
- Quel lapin ! Marmonna Djeha-Hoja, la bouche pleine.
Ils ont mangé jusqu'au dernier morceau.
- Il reste les os ! Dit Djeha-Hoja repus et somnolent. Les potages de Kalima sont aussi bons que son pilaf.
De retour chez lui, Yacine, annonça à ses voisins comment il avait été royalement traité à la maison de Djeha-Hoja. Le matin suivant, Djeha-Hoja était de nouveau demandé à sa porte, où se trouvaient deux villageois - des étrangers probablement. En se rappelant son plaisir de la veille, Djeha-Hoja jeta rapidement un coup d'œil à leurs mains. Vides !
- Que voulez-vous ? Leur dit Djeha-Hoja.
- Nous sommes les voisins du braconnier qui vous a apporté le lapin hier.
Les hommes semblaient attendre quelque chose. Ils ont humé l'arôme qu'exhalait le potage que Kalima était en train de préparer.
Oh ! Un excellent camarade que Yacine ! - Dit Djeha-Hoja. Tous les voisins sont les bienvenus. Entrez ! Entrez Le dîner sera bientôt prêt et vous verrez quel bon potage Kalima peut faire avec les os du lapin. Une grande cuisinière que ma Kalima !
Bientôt Kalima apporta un plateau avec trois bols de soupe fumante, une soupe épaisse avec du riz et des légumes et quelques minuscules morceaux de viande de lapin. Djeha-Hoja parlait pendant qu'il mangeait, mais sans l'enthousiasme de la veille. Rassasiés, les hommes l'ont remercié pour le repas et sont retournés à leur village, vantant l'hospitalité de Djeha-Hoja. Le matin suivant, Djeha-Hoja est allé prudemment répondre à un coup donné à sa porte. Deux autres villageois - des étrangers de nouveau – étaient là.
- En quel honneur, cette visite ? Dit Djeha-Hoja en jetant un coup d'œil à leurs mains vides.
- Nous sommes les voisins des voisins du braconnier qui vous a apporté le lapin.
Djeha-Hoja plissa les yeux et leur dit :
- Entrez et venez partager mon modeste repas.
Pendant qu'ils prenaient place, Djeha-Hoja est entré à la cuisine. Il a versé une bouilloire d'eau chaude sur la cuillerée qui avait servi pour le potage de la veille. Il a versé le liquide obtenu dans les bols qu'il a portés à la pièce où les hommes attendaient.
- Oh les voisins des voisins du braconnier qui m'a apporté le délicieux lapin ! Vous allez adorer ce potage du potage des os du lapin.
Un voisin des voisins de Yacine a regardé son bol d'eau chaude dans lequel surnageaient deux grains de riz à côté de maigres rognures de navet. L'autre voisin des voisins de Yacine a regardé son bol dans lequel surnageaient deux grains de riz avec un lambeau d'oignon et une rognure de carotte. Djeha-Hoja a fait un grand bruit en vidant son bol avant de raccompagner ses invités.
Et le jour suivant Kalima et Djeha-Hoja ont pu déguster, sans être dérangés cette fois-ci, un repas bien calme.

 

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