----- Message d'origine ----- Oh mon Dieu, maintenant je vois qui est ton père que je connaissais très bien, entre votre magasin et celui de mon frère il y avait un seul magasin qui était celui des chaussures qui ensuite a appartenu à la famille Rendja et ils y vendaient des vêtements pour hommes. Le notre était le disquaire et après 1965 ou 66, mon frère a changé soncommerce en prêt à porter féminin. En face de votre magasin il y avait Ammi Abdallah le mozabite. Comme le monde est petit, et à Douitète c'est exactement le marchand de beignets dont tu parles, en face du champs de Kitchah. Si tu connais l'épicier Si-Ali le vieux qui écrivait des hdjabs (sortes de gris-gris), la petite impasse qui est juste en dessus, c'est là que je suis né. Oh comme j'aimais acheter le fromage chez vous pour faire un bon sandwitch, et puis lorsque mon frère avait besoin de monnaie il m'envoyait tjrs chez vous, ton père (enfin le monsieur qui y était, un grand de taille) était très agréable et je sais que vous habitiez Douirète dans une grande maison en face de l'ancienne maison des Bougdaoui qu'on appelait Hadj-Hamidou. Un peu plus loin il y a les Goudjili, leur fils Mahieddine qui jouait au hand-ball est un ami et actuellement il est steward chez Air-Algérie. Que devient ton père, le grand monsieur très gentil car je me rappelle qu'ils étaient 2 personnes dans ce magasin, qui était le patron, je ne le savais probablement pas. Pour te donner un autre repère, en face de notre boutique il y avait la rue Saadi et au coin c'était la bijouterie de Hacine Ferradj alors que mon frère s'appelle lui aussi Hacine et avait lui aussi fait la guerre de libération. Je te dis la rue Abdallah des annèes 63 à 75, je connaissais tout le monde car je passais plus de temps à notre boutique qu'au lycée. Donnes-moi des nouvelles de ton père, vous êtes des gens bien, très appréciés à Blida, pourquoi êtes-vous partis ? Au plaisir de te lire, je vais essayer de t'envoyer une ou plusieurs photos de Douirète si tu me donnes ton adresse email. A bientôt.
La SAS était le bureau militaire des français et il était juste à coté du hammam Zahar. Chaaba c'est la route pour aller vers la montagne, c'est après la grande villa du Docteur Hadji qui ensuite a étévendu à Maamar Djegaguène, le propriétaire d'Orangina. Boumbara c'est la famille de Bahaz, ceux qui jouent des tchratcheks à chaque occasion où ils sont fauchés. Le café qui appartenait à ammi Rabah Amrane s'appelle "Le rendez-vous des amis" et à côté il y a l'Exquise et puis "Las Délicias" de ammi Ahmed Seksiko Allah yerhmou (il est mort dans un accident de circulation en 1976).
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----- Message d'origine ----- Heureux de vous lire et de savoir que vous êtes du même quartier où je suis né, combrodet, c'est là où je suis né, la rue des carmélites c'est tout douirete, on a déménagé de douirète en 1958, on était tellement embêtés par les visites nocturnes des paras qui cherchaient mon frère (qui était au maquis) et on a habité la rue de la maternité, le quartier le plus fleuri de Blida. Je vois maintenant où étaient situés ces fameux magasins, à un certain moment c'était même devenu une bibliothèque dans les années 70, je ne sais vraiment pas à qui cela appartient maintenant, il est vrai qu'en face il y a encore une armurerie, je connaissais le propriétaire, un ancien maquisard, ami Mahfoudh, il est mort vers la fin des années 80. Je connais bien la rue Abdallah, le marché des fleurs, cela s'est un peu modernisé mais Blida reste Blida avec ses bonnes senteurs même si Douirète s'est beaucoup dégradée, j'y suis entré en janvier 2002 et j'ai même pris la photo de la maison où je suis né, j'y ai acheté aussi des beignets chez un vieux qui finalement m'a reconnu grâce à ma ressemblance par rapport à mes frères. A une certaine période même les policiers ne pouvaient y pénétrer et c'était devenu très dangereux. Si vous m'envoyez un email directement à mon adresse sid.hamida@sympatico.ca je pourrai vous envoyer des photos récentes de Blida et même de Douirète, je vous donnerai aussi des adresses de sites blidéens. Au plaisir de vous lire cher Blidéen.
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Je suis moi meme natif de Blida 12/06/1955 je souhaiterais vivement prendre contact avec tous ceux et celles qui auraient l'amabilité de bien vouloir me renseigner sur plein de souvenir de mon enfance. Une partie de moi meme est encore à Blida. Mon père était très connu à Blida et avait grandement contribué à la guerre de libération. Nous habitions le quartier des douérates au 13 rue des Carmélites. Mon père était entrepreneur et avait un commerce à la rue Abdallah ( les ex magasins Zembra ). J'avais fréquenté une école maternelle puis l'école Cazenave. A l'heure qu'il est je suis installé dans mon pays d'origine : le Maroc. Dr Djamal Hafsi
Bonsoir Sid-Ali, Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude et toute ma joie. Votre message m'a embaumé le coeur. Je ne demandais qu'un contact avec quelqu'un de Blida et vous voilà blidéen et qui plus est de Douerète : mon quartier d'enfance. Les ex magasins Zembra dont je parlais se trouvent - du moins il se trouvaient jusqu'en 1970 - vers la fin de la rue Abdallah en allant vers le marché des fleurs ils sont à votre droite presqu'en face d'une armurerie et étaient mitoyens à un chaussurier près duquel se trouvait un disquère. Les ex magasins Zembra - du nom de leur fondateur : un ancien juif de Blida - sont d'anciennes grandes épiceries ou l'on trouvait de tout à l'image d'un petit monoprix. J'ai été dans une maternelle en ville dont le nom exacte m'échappe mais je crois me souvenir vaguement de " Ain Sbaa " ou de La vigerie. Pour y aller ( à l'école ), je me souviens il nous fallait des fois passer à la fouille sous les barbelés et sous les méchants regards des paras français. Bab el khouikha, bab ezzawia, bab sebt, combrodi ( je ne sais pas ce que ça ve dire au juste , sidi kébir, place des muriers ( Ettout ) : Tous cela,c'est des noms qui me reviennent là subitement et à l'instant. C'est incroyable!. A la rue des coulouglis il y avait un coiffeur, près d'une boulangerie et d'un Hammam. Il faisait face peut etre à une pharmacie ( là, c'est moins sur et le souvenir est moins net ).Il s'appellait Abdelkader et était expert en circoncision. C'est chez ce grand Figaro que je me suis fais coiffer la première fois de ma vie. Mon père a été emprisonné à la base aérienne militaire de Blida ( l'aviation comme dirait ma mère ) pendant huit mois en 58 ensuite il fut transféré sur Alger. Si cela peut vous etre utile pour m'aider, je vous fais savoir qu'un infermier proche des moujahidines fut abattu un soir à la rue des carmélites par les français. Il le fut devant la porte de notre maison. Tout le quartier s'en était ému. Cet infermier fut donné par un traitre. Le soir de sa mort, il venait en principe chez nous, mais juste avant d'y arriver il remarqua qu'il était suivi. Il tenta de fuire mais il fut abattu. Le hasard a voulu qu'il puisse tenir encore, sur ses pieds, quelques mètres pour succomber juste devant notre porte. Si Aissa un bijoutier de khemis Méliana était le blessé en question. Sa bléssure à l'épaule ne l'avait pas empeché d'escalader un mur du jardin, qui donnait sur un oranger, pour s'en aller dans le noir d'une soirée d'hivers. Bien qu'assez vague le souvenir de cet homme est si present que j'ai comme l'impression de revoir son visage. Celui d'un homme décidé génereux et brave. Un homme comme on n'en voit presque plus. Voulez-vous Si-Ali me pardonner ce long recit ou les faits les lieux et les personnes sont si maladroitement entremelés. J'avais envie d'en dire un maximum pour quelqu'un qui a eu la délicatesse et la gentillesse de me répondre. Mille fois merci Sid-Ali. A bientot j'espère. Djamal Hafsi
Bonsoir Sid-Ahmed, C'est toujours avec autant de plaisir que je lis tes e-mail. Dans le dernier tu me fais rappeler le nom de ammi Mahfoud ( Allah Irahmou ).Effectivement, c'est lui le propriètaire de l'armurerie ( son nom m'échappait ). c'était un grand ami à mon père. Ils prenaient très souvent des glaces ou un café ensemble quelque part du coté de " place Ettoute " dans un café ou il y avait le mot amis sur l'enseigne . je ne peux pas oublier cela parce que j'apprenais à peine à lire et je m'efforçais quand j'allais avec eux, dans ce café-terrasse, de lire le mot " amis ". A l'occasion et lorsque tu seras sur Blida aurais-tu l'amabilité de demander auprès de ta famille ou de tes relations blidéennes s'ils ont toujours en mémoire le souvenir d'un marocain : mon père ( Si Benacer ). Le marchand de beignets dont tu parles. Il ne se trouverait pas par hasard sur une petite placette face à une maison ou résidaient dans le temps des bembaras ( des percussionnistes noirs africains, probablement soudanais )? Au fait ( et bien que cela soit si compliqué de nos jours ), si tu manifestes l'envie de venir au Maroc, la porte de ma maison te sera grande ouverte à toi et à toute ta famille( marhba bik ya akhi ). Rappeles-moi s'il te plait ce qu'était : Chaaba . Zaragouzi, l'Assas ( un truc certainement en rapport avec la repression ? ). A très bientot Mon cher Sid-Ali. Djamal
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