Je ne me souviens pas du nom juste du directeur de l'école Cazenave,Adriet ou Adrieux,je ne sais mais,ce que je retiens de lui,moi petit indigène,comme écolier,avant l'indépendance,est cette terreur indicible lorsqu'il se pointait,debout,devant l'administration,nous scrutant,lors des récréations. Cette terreur était due au fait qu'aucun élève,pendant la récréation ne savait sur qui allait tomber le couperet de la sanction.Il sifflait et tout les élèves se figeaient,car il avait repéré un ou des fautifs.(Nous avions inventé,en ce temps l'astuce du bélier,qui consistait à tamponner de toutes nos forces un autre élève,français généralement)...Hé,oui,l'humain-bélier était une forme de combat,par les enfants algériens contre les fils des colons...Sauf que,si on était prit par le directeur,en flagrant délit,la sanction qui s'ensuivait était assez conséquente.Le directeur avait la manie de sanctionner l'élève,un algérien toujours et souvent pour bien peu ,le fait de courir un peu trop vite,de crier fort etc...Jamais un français,il faut le souligner,quoiqu'ils fassent; de soulever le pauvre indigène,par le lobe des oreilles,et avec des ongles laissés sciemment assez long pour la besogne. Nous avions la "chance" d'être des mal nourris,pesants peu de poids sinon,beaucoup auraient eu les oreilles arrachées.Combien de fois suis je rentré à la maison,les oreilles en sang. Si dans cette école,il y avait eu quelques enseignants français qui, plus ou moins, avaient une certaine humanité et compassion pour les petits indigènes que nous étions,par contre d'autres étaient vraiment des barbares,inhumains. J'ai gardé,à ce jour,l'image,en moi,de ce directeur,celle d'un être sans Coeur et d'une certaine perversité.Nous n'étions que des enfants... C'était entre 1958-59 et 1962. Une pensée à Mrs Hamidi,Khelfat,Achour.. R.i.P.Allah yarhamhoum ou yassmah alhoum. |