LAGHOUAT FORUM

Forum créé le 5/11/2000 05:25 et administré par Le Web Master Laghouati

Obtenez 1000 visiteurs rapidement !
Obtenez 1000 visiteurs rapidement !
Outils webmasters Compteur Chat Forum Sondage Découverte Référeur


M'inscrire M'inscrire Me connecter Me connecter Mot de passe oublié Mot de passe oublié Retour au forum Retour au forum



  Pages: 1
Poster un nouveau message Répondre au message
Auteur Message
   Trier par date décroissante
bougrine
Algérie
Posté le:
3/2/2004 18:38
Sujet du message:
Un enseignant à ne pas oublier
Répondre            
Email:
sefrij03@co.uk
 
A LA MEMOIRE DE SAIDI BENDJEDDOU
MON AMI ET COLLEGUE DISPARU RECEMMENT



La nouvelle est tombée comme la foudre d’un ciel d’azur. Personne n’y croyait, personne ne voulait y croire. C’était la consternation la plus totale ; mais d’heure en heure, l’évidence s’est imposée : Tu nous avais tiré ta révérence.
Nous savions que tu étais malade, mais pas au point de partir si brusquement.
C’est vrai, tu n’étais pas de ceux qui pleurnichent sur leur sort. Tu souffrais donc en silence avec cette foi inébranlable que ne possèdent que les tenants de cette divine vérité : On ne déroute pas le destin.

Oh ! Saidi, tu es parti trop tôt ; on avait encore besoin de toi ; tu avais tellement de choses à nous apprendre, sur la pédagogie et la poésie certes, mais aussi la modestie, l’abnégation, l’amour du prochain. Tu avais tellement de choses à dire sur la vie ; la vraie vie, non pas celle où l’échelle des valeurs est renversée et où l’enseignant qui a forgé la puissance des grandes nations sous d’autres cieux est brimé, objet de dérision dans une société inculte et fruste.

Oui Saidi, tu étais une bougie allumée dans le tunnel sans issue où nous tâtonnons ; une oasis verte dans le désert sans limite où nous errons ; un rêve merveilleux dans le cauchemar sans fin où nous nous débattons.
Mais il est connu que les bougies se consument vite, que les oasis ne sont souvent que des mirages, que les rêves les plus beaux sont éphémères.
La bougie s’est consumée, le mirage s’est dissipé, et rêve s’est estompé. Le réveil a été brutal ; tu nous a laissés seuls, indigents, orphelins.

Oui, Saidi, tu étais un remède-miracle pour tous ceux qui souffrent en ces temps de disette morale et intellectuelle. J’en suis témoin, moi qui ai assisté un jour à l’une de tes journées de formation où j’ai eu le bonheur de savourer ton savoir-faire et ton savoir-être.
Cette clarté dans le raisonnement, cette rigueur dans la méthode, cette finesse dans le discours n’ont tout simplement ébloui, moi qui suis pourtant un initié.
Oui, Saidi, ce jour-là, j’ai été ton élève et, ma mémoire en gardera le meilleur des souvenirs.

Ton recueil de poèmes, préfacé par le célèbre critique littéraire Jean Dejeux ; reflète on ne peut mieux ta pensée profonde qui témoigne d’une âme transcendante, imprégnée d’une mystique inaccessible au commun des mortels, ajoutant à ton aura dont le rayonnement ne pouvait faire que des heureux au sein d’une élite désemparée à la recherche de repères improbables dans un environnement dominé par les valeurs matérielles.

Oui, Saidi, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers , et meilleur parmi les meilleurs, tu a eu droit à des funérailles grandioses, dernier hommage de tous ceux qui de prés ou de loi, t’ont apprécié à ta juste valeur.
Tu appartenais à une race, aujourd’hui , hélas en voie de disparition, une race pour laquelle l’honnêteté intellectuelle et morale est une seconde nature. Tu ne monnayais jamais ce que tu partageais avec autrui.

Oui, Saidi, tu étais grand et le destin a voulu que tu fasses partie du même voyage qu’une grande figure de notre littérature algérienne d’expression française (Med Dib, disparu presque en même temps que toi) dont l’œuvre, j’en suis sûr, figure en bonne place dans ta bibliothèque, de plus de trois mille ouvrages dont tu m’as parlé un jour en m’avouant que malgré ton modeste traitement, tu réservais toujours une petite somme pour l’achat de nouveaux livres.

Oui, Saidi, tu étais un véritable intellectuel, un poète prometteur et un pédagogue confirmé. Je suis sûr que si le destin vous avait fait vous rencontrer Dib et toi, vous vous seriez appréciés à votre juste valeur, comme ne savent s’apprécier que ceux qui ont le même regard sur le monde, ceux qui, sont de tous les fronts quand les autres reculent ou baissent les bras.
Et qui mieux que les poètes, sont capables de défendre la justice là où elle est brimée, de découvrir la beauté là où elle est cachée, de chanter la liberté là où elle est étouffée.
Oui , Saidi, tu étais sublime, soutenu par une foi sans faille, une foi en Dieu que tu citais à tout propos , une foi en ton prochain sur lequel tu portais toujours un regard indulgent, une foi dans le destin que tu savais insondable mais surtout inéluctable ; une foi qui l’a permis de vivre pur et sain, de partir calme et serein pour un au-delà sûr et certain.

Non, Saidi, tu n’es pas mort ; les Purs, les Justes ne meurent pas ; tu as été et resteras toujours un symbole pour ceux et celles qui t’ont connu et apprécié à ta juste valeur.
Qu’ils soient proches, amis ou collègues, tu resteras pour eux un modèle de droiture et d’abnégation dont ils se prévaleront avec fierté.

Repose en paix, Saidi, tu as vécu ce que vivent les meilleurs ; ta vie a été bien remplie et ton héritage est en bonnes mains.
Repose en paix, Saidi, nous ne t’oublierons pas dans nos prières. Qu’Allah t’accorde sa sainte miséricorde et t’accueille en son vaste paradis.
« A Dieu nous appartenons et à lui, nous retournons. »
 

Poster un nouveau message Répondre au message
  Pages: 1

M'inscrire M'inscrire Me connecter Me connecter Mot de passe oublié Mot de passe oublié Retour au forum Retour au forum