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Livre d'or créé le 17/2/2002 10:27 Administré par
119 messages dans ce livre. Pages: [1]-[2]-3

un site vraiment génial,continuer comme ça, moi le dernier concert qui m'a était donner de voir était en 99 a bruxelle,c'était géant,vraiment trop bien.Je voudrais savoir où il serait possible de télécharger des version remix,merci d'avance.

- De prangere le 18/8/2002. Pays: France   Région: lorraine

PET SHOP BOYS Avec leur nouvel album "Release", les Pet Shop Boys ont décidé de casser le moule de l'électro-pop formatée et de se mettre en péril artistique...pour notre plus grand bonheur ! Ils sont en CONCERT le 5 JUILLET au GRAND REX. De l'audace Pet Shop Boys. Leur nom claque comme trios onomatopées. Trois sons, forcément pop puisque depuis plus de quinze ans, Neil Tennant et Chris Lowe sont les ambassadeurs les plus distingués de ce genre musical qu’ils ont énormément contribué à faire évoluer, poussant l’audace jusqu’à en faire un art majeur. A l’heure où le microcosme rock s’interroge pour savoir si les vestes des Strokes sont coupées comme il faut ou si les White Stripes arborent les bonnes coupes de cheveux, les Pet Shop Boys d’Angleterre continuent leur chemin en dépit des modes, des courants, des atermoiements, sensibles à toutes les évolutions mais jamais victimes. Pour ce nouvel album, leur premier depuis "Nightlife" en 1999, ils ont requis les services de John Marr, le flamboyant guitariste/compositeur des Smiths. Mais cette fois, les Pet Shop Boys ont décidé de casser le moule de leur électro-pop formatée, de se mettre en péril artistique, pour notre plus grand bonheur. Une identité musicale stupéfiante Ainsi, à la stupéfaction des amateurs, ce nouvel album est essentiellement constitué de chansons pop presque classiques dans leur forme, à base de sons traditionnels (guitares sèches et électriques, piano, sons de vraies batteries) ne laissant l’électronique, si caractéristique de leur univers sonore, s’insinuer dans l’arrangement qu’à dose homéopathique. Seul vrai dénominateur commun, la voix aérienne de Neil Tennan rayonne sur les nouvelles compositions, gardienne d’une identité munsicale stupéfiante. A preuve, même si l’orchestration a considérablement évolué, "I Get Along", "Birthday Boy" ou "London", sans rythmique dance, sonnent Pet Shop Boys dès que la voix de Neil les illumine. On savait le duo capable de telles splendeurs puisque des ballades ou chansons plus conventionnelles avaient déjà orné leurs précédents albums, mais on doit ici se rendre à l’évidence : Chris et Neil sont bien d’incroyables mélodistes/concepteurs de chansons qu’aucun genre ne peut emprisonner, capables de tenir la longueur sans abuser des machines. Des adultes concernés Les thèmes qu’ils abordent aujourd’hui s’apparentent étonnamment à ceux d’adultes concernés : l’amour, le foyer, Londres, la communication entre les individus sont les sujets récurrents de "Release" que Neil Tennant traite avec une pudeur et une intelligence désarmantes. Et parce que les Pet Shop Boys ne seraient pas eux-mêmes sans une pointe d’ironie, on remarquera que si la chanson devait symboliser cette livraison proche de la perfection, ce serait sans doute "The Night I Fell In Love", incroyable récit d’une nuit d’amour partagée par un fan et son idole, que Neil clôt au matin par ces vers impériaux : « Neither of us asked if or when we woulmd see each other again / But I thought that was cool’cause I was already late for school by then /I’d fallen il love » (« Aucun de nous n’a demandé si et quand nous nous reverrions / Mais j’ai touvé que c’était cool car j’étais déjà en retard pour l’école / J’étais tombé amoureux »). Ainsi, avec quelques vers, et en plus de tout le reste, les Pet Shop Boys confirment qu’ils sont également de fabuleux auteurs. Devant tant d’élégance, cette fois encore, on ne peut que capituler.

- De PASCAL le 6/7/2002. Pays: France  
  http://petshopboysinparis.free.fr

Un super beau site complet et en francais! C'est super ca!! Continue le beau travail et ne ferme jamais ton site!! J'ai vu pleins de photos que je n'avais jamais vu avant! Bravo!

- De Clémence Dumoulin le 5/6/2002. Pays: Canada   Région: Province Québec, Ville Montreal
  http://www3.sympatico.ca/clemenced/psb.html

Depuis quelques temps déjà, petshopboysinparis est mon site référence pour les PSB. C'est donc tout naturellement que j'ai fait un lien de mon site vers celui-ci. Comment, en effet, parler de la culture so british sans parler des PSB ? Encore bravo et félicitations !

- De Cédrick le 4/6/2002. Pays: France  
  http://sobritish.free.fr

Les Pet shop boys sont un groupe au langage lusical luxueux et recherché, le dernier album a sans doute était parfois mal jugé: il n'a rien d'ennuyeux, la sensibilité qu'il dégage va de pair avec la pureté de son son. Personnelement, l'album Behavoiur reste celui que je préfère, il est fin, toujours luxueux mais je n'ai rien contre les friandises baroques de Actually ou de Intrspective, qui comporte les morceaux qui reste pour moi des moments de danse quasi déchainés!! Very et Actually comportent des morceaux parfois décevants mais Very est le premier album que j'ai écouté, je lui conserve une cetaine affection maternelle.

- De Rémi le 24/5/2002. Pays: France   Région: Loiret. Orléans.

Les Pet Shop Boys dans TRAX le mensuel des musiques électronique : Aussi pervers qu’un fan de Pet Shop Boys hétérosexuel ! Voilà le genre de vannes auxquelles s’expose l’amateur de l’un des groupes anglais les plus vendeurs de ces 20 dernières années. C’est vrai, comment peut-on aimer un groupe telle­ment british qu’il est entré dans le dictionnaire général anglais, alors qu’en France, leur dernier titre de gloire est une reprise des Village People (“Go West”) qui a fini en générique de fin des matches de foot­ball sur TF1 ? C’est vrai, comment peut-on? En regardant en arrière. En 18 ans de carrière, le duo a toujours su mâtiner sa pop électronique des dernières tendances en matière de dance music. À la production ou aux remixes, ils ont su s’entourer, piochant à droite et à gauche pour recruter ceux qui comptaient, du plus pointu au plus putassier: Arthur Baker, Francois K, Frankie Knuckles, Eddie ‘Flashin’ Fowlkes, KLF, David Morales, Marshall Jefferson, Kevin Saunderson, Terence Parker, Di Pierre, Junior Vasquez, Angel Moraes, Danny Tenaglia, Joey Negro, Deep Dish, Ralphie Rosario, Basement Jaxx, Felix Da Housecat, Club 69... Un Who’s Who impressionnant qui leur valut même les faveurs des pionniers de Detroit. À leurs débuts, Derrick May et Juan Atkins furent tentés d’accepter l’offre d’un producteur anglais qui se rêvait millionnaire: devenir les Pet Shop Boys blacks. Heureusement, leur manager les arrêta à temps. Mais malgré le tube “West End Girls”, les Pet Shop Boys n’ont jamais rencontré chez nous une once de succès. Plus que la frilosité de quelques esprits étroits, c’est la barrière linguistique qu’il faut blâmer. Car Neil Tennant (le chanteur) et Chris Lowe (celui qui fait la gueule) sont des orfèvres du “nonsense” britannique. Dignes héritiers d’Oscar Wilde, ils placent sur des mélodies sucrées (d’aucuns diront vulgaires) des paroles douces amères empreintes d’une acidité et d’un second degré difficilement appréciable de prime abord. Avec Tennant, chaque fait quotidien est une mini-tragédie absurde, où tout est sujet à déri­sion. L’amour est soit une catastrophe ou un sentiment artificiel, et l’homme, désabusé, est forcément retors. Saynètes où la misère humaine, aussi minime soit-elle, est mise en exergue, les paroles de Tennant prêchent le trouble des sentiments, si possible gay-friendly... Une ambivalence toute britannique, pouvant prêter à confusion. “Nous n’avons jamais voulu évoluer dans le communautarisme, mais cette étiquette nous colle à la peau, explique Neil Tennant. Même quand nous avons produit notre comédie musicale Closer To Heaven, les critiques n ‘ont retenu que le seul personnage homosexuel de l’his­toire. C’était forcément pour eux la comédie musicale pour homos du moment.” À trop coller à l’esthétique gay et parfois à ses poncifs musi­caux, logique à un moment de s’y engluer. Alors qu’ils chantaient gaillardement “How I Learned To Hate Rock’n’Roll” et qu’ils pestaient contre le machisme vulgaire du milieu rock, voilà qu’ils empoignent sur Release des guitares acoustiques et livrent un disque de pop adulte, dont certains titres n’auraient pas déplu à Oasis. “C’est normal que notre musique soit plus mûre, j’ai 42 ans et Neil en a 47, explique Chris Lowe. Nous voulions tourner le dos à la dance... Même si nous en refe­rons un jour.” “La dance redevient excitante, confirme Neil. À ses débuts, il n’y avait que du beat, puis on est passé à l’ère des boucles, et maintenant il y a enfin des respirations dans cette musique. Écoute Miss Kittin & The Hacker Il y a un début, une fin et une histoire dans chaque titre. Ça respire, ça vit. On va pouvoir s’y remettre.” On attend. (Benoit Carretier)

- De obiwan le 23/5/2002. Pays: France   Région: paris

Pet Shop Boys. Leur nom claque comme trois onomatopées. Trois sons, forcément pop puisque depuis plus de quinze ans, Neil Tennant et Chris Lowe sont les ambassadeurs les plus distingués de ce genre musical qu'ils ont énormément contribué à faire évoluer, poussant l'audace jusqu'à en faire un art majeur. A l'heure où le microcosme rock s'interroge pour savoir si les vestes des Strokes sont coupées comme il faut, si les White Stripes arborent les bonnes coupes de cheveux et si Ryan Adams est bien le nouveau Dylan annoncé les Pet Shops Boys d'Angleterre continuent leur chemin en dépit des modes, des courants et des atermoiements, sensibles à toutes les évolutions mais jamais victimes. Pour ce nouvel album, leur premier depuis "Nightlife" en 1999, ils ont requis les services de Johnny Marr, le flamboyant guitariste/ compositeur des Smiths, déjà croisé à l'époque de Electronic et dont Bryan Ferry, entre autres, a avantageusement bénéficié des services. Mais cette fois, les Pet Shop Boys ont décidé de casser le moule de leur electro-pop fomatée, de se mettre en péril artistique, pour notre plus grand bonheur. Ainsi, à la stupéfaction des amateurs, ce nouvel album est essentiellement constitué de chansons pop presque classiques dans leur forme, à base de sons traditionnels (guitares sèches et électriques, piano, sons de vraies batteries) ne laissant l'électronique, si caractéristique de leur univers sonore, s'insinuer dans l'arrangement qu'à dose homéopathique. Seul vrai dénominateur commun, la voix aérienne de Neil Tennant rayonne sur les nouvelles compositions, gardienne d'une identité musicale stupéfiante. A preuve même si l'orchestration a considérablement évolué (il faut attendre "The Samurai ln Autumn" ou "Home", respectivement sixième et huitième plages du disque pour retrouver des ambiances plus familières), "I Get Along", "Birthday Boy" ou "London", sans rythmique dance, Sonnent Pet Shop Boys dès que la voix de Neil les illumine. On savait le duo capable de telles splendeurs puisque des ballades ou chansons plus conventionnelles avaient déjà orné leus précédents albums, mais on doit ici se rendre à l'évidence: Chris et Neil sont bien d'incroyables mélodistes/ concepteurs de chansons qu'aucun genre ne peut emprisonner, capables de tenir la longueur sans abuser des machines. Et puis, alors que certains malveillants continuent de reprocher au Pet Shop Boys leur cynisme (pourtant absent de la palette depuis "Bilingual" en 1996) ainsi qu'un certain machiavélisme pour triturer les degrés, les thèmes qu'ils abordent aujourd'hui s'apparentent étonnamment à ceux d'adultes concernés: l'amour, le foyer, Londres, la communication entre les individus sont les sujets récurrents de "Release" que Neil Tennant traite avec une pudeur et une intelligence désarmantes. Et parce que les Pet Shop Boys ne seraient pas eux-mêmes sans une pointe d'ironie, on remarquera que si une chanson devait symboliser cette livraison proche de la perfection, ce serait sans doute "The Night l FeIl ln Love", incroyable récit d'une nuit d'amour partagée par un fan et son idole, que Neil clôt au matin par ces vers impériaux: " Neither of us asked if or when we would see each other again/ But l thought that was cool 'cause I was already late for school by then/ l'd fallen in love " ("Aucun de nous n'a demandé si et quand nous nous reverrions/ Mais j'ai trouvé que c'était cool car j'étais déjà en retard pour l'école/ J'étais tombé amoureux"). Ainsi, avec quelques vers, et en plus de tout le reste, les Pet Shop Shops confirment qu'ils sont également de fabuleux auteurs, aussi cruciaux qu'un Daho peut l'être en France. Devant tant d'élégance, cette fois encore, on ne peut que capituler. Steven Inch .ARTE.

- De E U R O B O Y le 4/5/2002. Pays: France   Région: Paris

Interview TRIBU MOVE avril 2002-Cet album est très différent de vos productions habituelles. Est-ce que cela a changé votre façon de travailler ensemble ? Neil : Non. Nous avons travaillé comme nous le faisons toujours, avec les mêmes technologies. Chacun de nous deux apporte ses idées de mélodie, Chris travaille beaucoup sur les musiques de son côté et je m'occupe des textes. Nous avons simplement fait des choix de son différents. Les percussions sonnent moins techno mais ont un côté plus rock traditionnel, pour les cordes nous avons remplacé les violons par des guitares. Chris : les rythmes sont très différents. Nous sommes partis sur des tempos plus lents, assez éloignés de la dance. Sur tous nos albums il y a des ballades mais par contre sur Release il n'y a aucun titre très rythmé pour les dancefloors. Neil : les arrangements sont aussi beaucoup plus simples, mais les mélodies sont beaucoup plus complexes. Sur le premier single Home And Dry il y a 5 mélodies différentes. C'est assez difficile à réaliser en réalité et pourtant la chanson semble assez simple. Comment avez vous choisi les chansons ? Neil : Nous avons enregistré beaucoup de titres, comme d'habitude, et au final nous avons choisi celles qui nous paraissaient être les plus lyriques, les plus intenses, avec des idées fortes. Nous voulions que tous les titres participent de la même atmosphère. Depuis le début on voulait faire un album que les gens écoutent à 3 heures du matin, en rentrant de boîte, saturé de dance musique et d'alcool. Est-ce que cela reflète votre état quand vous rentrez après une nuit en club ? (rires) Neil : D'une certaine façon, oui. Comme la plupart des gens on a plus envie d'entendre de la techno quand on rentre chez nous. Ce n'est pas un album chill out mais je crois qu'il procure un peu ce sentiment. Il vous aide à redescendre. Quand on écoute l'album de bout en bout on a l'impression que le ton évolue comme une vague. C'est exactement cela. Certaines personnes voulaient que l'on mette "Love Is A Catastrophe" à la fin parce que c'est vraiment une sorte de déclaration définitive, un point de non-retour. Mais nous voulions qu'au fil des premiers titres l'humeur soit plutôt optimiste pour retomber totalement jusque dans des tréfonds de mélancolie. Et le dernier titre devait être une sorte de constat philosophique sur ce que vous venez de vivre. "You Choose" dit que l'on ne tombe pas amoureux mais que l'on fait simplement des choix. Je sais que ça peut paraître très prétentieux mais c'est l'idée que nous avions en tête ! Votre collaboration devient elle de plus en plus facile après 15 ans ? Neil : Ca a toujours été facile entre nous. Ce ne change rien. Qu'est ce que tu en penses ? Chris : Je suis d'accord. (Après quelques secondes de réflexions Chris décide de devenir un peu plus bavard). La seule chose qui change sont les endroits. Parfois on loue une maison, parfois on s'installe dans la maison de campagne de Neil. Pour cet album on a à peu près tout écrit pendant notre dernière tournée. Neil : C'est un environnement idéal pour écrire. Nous l'avons terminé dans ma maison au Nord de l'Angleterre et je crois que cela se ressent. Nous étions très concentrés sur notre travail, un peu coupé du monde. Quand vous travaillez en studio il y a d'autres artistes autour de vous et on se demande toujours "Qui est dans le studio d'à côté", "Est ce que ses chansons sont meilleures que les nôtres." Alors que là nous étions libérés de toute influence extérieure et nous n'étions pas en train de nous dire "Est ce qu'on fait un album 2 step, ou alors à la manière de x ou y." On a laissé toutes les tendances du moment à la porte et on s'est demandé ce que nous avions envie de faire. Le clip de votre nouveau single "Home And Dry" est très surprenant par sa simplicité. On ne voit quasiment que des souris filmées dans le métro londonien. Comment réagissez-vous au rejet des télés ? Neil : Ca m'a vraiment surpris. Je pensais sincèrement qu'ils allaient le diffuser parce qu'il est très original. Nous sommes un peu fatigués des clips qui ne servent qu'à glorifier l'ego des interprètes. La chanson parle du voyage et du retour à la maison et nous trouvons que l'image de ces souris dans le métro reflète tout à fait cette idée. Nous n'apparaissons que très peu et pour la première fois on nous voit chanter la chanson sur une scène, avec des instruments. On nous a fait comprendre que c'était in-diffusable à la télé parce que trop étrange. Nous allons donc peut-être devoir tourner un deuxième clip mais celui-ci va sortir en DVD. Les gens pourront acheter une oeuvre d'art originale. Il a été réalisé par un artiste contemporain qui a reçu le Turner Prize l'an passé, ce qui est une marque de reconnaissance incontestée. Depuis Kylie Minogue en 1994 vous n'avez pas écrit pour d'autres artistes. Avez-vous des projets dans ce sens ? Neil : Nous venons d'écrire une chanson pour une interprète japonaise dont j'ai oublié le non. (rires) La chanson s'appelle "All or nothing" et nous ne l'avons pas gardé pour notre album car elle est très différente de toutes les autres. D'après ce que j'ai compris, elle doit enregistrer sa propre version. Mais notre prochaine collaboration importante sera notre nouvelle comédie musicale. Avec "Closer To Heaven" (cf. Tribu Move de novembre 2001) nous avons découvert une nouvelle façon de travailler avec d'autres artistes et c'est très intense. Nous allons commencer l'écriture l'année prochaine ! Aujourd'hui la comédie musicale de Boy George triomphe. Avez-vous l'impression que vous avez lancé un nouveau genre de comédie musicale qui va inspirer d'autres artistes pop ? Neil : Je crois que nous avons créé quelque chose d'original. Mais la plupart des critiques n'ont réalisé à quel point c'était novateur. Beaucoup on dit que le spectacle était de mauvais goût. Je crois qu'ils se sont vraiment trompés. C'était très fort. Que ce soit les musiques, la façon de les interpréter ou les thèmes abordés, tout était très nouveau dans le milieu des comédies musicales. "Taboo", le spectacle de Boy George, est beaucoup plus traditionnel. Il n'y pas réellement d'histoire, les chansons sont plus cabarets. Les costumes sont magnifiques, la mise en scène et les interprètes sont parfaits. J'ai vraiment aimé le spectacle mais j'ai été assez surpris que Boy dise que la compétition était ouverte pour devenir le nouvel Andrew Lloyd Weber alors que Taboo ressemble beaucoup aux classiques d'Andrew! C'est très accessible au grand public. Les Pet Shop Boys font souvent des choses qui mettent le public mal à l'aise. "Closer To Heaven" était assez choquant à cause de la drogue, du langage, de l'humour ... Chris, soudain réveillé : ...Du sexe ! Neil : La scène de lit entre les deux garçons... C'était très explicite. Chris : C'était génial. C'est devenu de plus en plus explicite au fil des représentations. Ils ne cachaient presque plus rien à la fin ! Neil : Moi-même j'ai été choqué ! (rires) Tout ce qui touche à l'homosexualité est encore souvent mal accepté. En Grande Bretagne les gens aiment bien les gays à condition qu'ils soient souriants, très policés et qu'ils ne parlent pas directement de sexe comme Boy ou Graham Norton. "Closer to Heaven" était très direct, au contraire. Le spectacle n'était pas parfait. Nous avons fait quelques erreurs qui nous serviront à l'avenir. Nous avons du faire de nombreuses coupes. Il y a d'ailleurs un titre dans notre nouvel album qui avait été écrit pour le spectacle à l'origine. Est-ce que le spectacle sortira en vidéo ? Neil : Malheureusement non car il n'a pas été filmé. Mais il devrait être monté à New York l'année prochaine avec une toute nouvelle production. Il y aussi un projet en Allemagne pour lequel nous avons demandé à Amanda Lear de reprendre le rôle du personnage de Billie Trix, une ex rock star des années 70 très trash que nous a inspirée la vraie Amanda ! Vous avez souvent critiqué les groupes préfabriqués. Comment avez-vous réagi en apprenant que S Club7 avait reçu le prix de Meilleur disque de l'année au Brit Awards (équivalent aux Victoires) cette année ? Neil : Pour être honnête j'aime bien "Don't stop moving". Chris : C'est vraiment une bonne chanson. J'aime bien ce disque, vraiment. Mais ce prix est donné par les votes du public alors c'est un peu facile! (rires) Neil : On a souvent assassiné les groupes pop préfabriqués comme S Club 7 et je pense toujours que leurs premiers singles étaient tous uniformément atroces. Mais il faut reconnaître quand une chanson est bonne. Croyez-vous que la pop va survivre à toute cette nouvelle vague ? Neil : Je crois qu'il n'y a pas grand chose à espérer de la pop anglaise en ce moment mais j'ai l'impression que le renouveau viendra peut-être des USA. Le problème c'est que tout est très cliché. Il y a assez peu de créativité. Surtout dans les paroles comme "Don't stop moving." "N'arrêtes pas de bouger/Tout le monde danse." On a entendu ça des dizaines de milliards de fois. Nous sommes issus d'une époque où la pop voulait dire quelque chose. Il s'agissait de style, de sexe, de définir sa génération. Il y avait un sens de la nouveauté. Aujourd'hui il n'y a que des vieux qui font des choses nouvelles et c'est assez étrange. Regardez Madonna : "Music" était un bien meilleurs album que tous les disques de S Club 7. Les jeunes artistes cherchent à faire une carrière plutôt que d'assouvir une passion. Regardez Steps : ils se sont séparés en annonçant qu'il vaut mieux arrêter quand on est au sommet de sa carrière! Pour nous ça ne veut rien dire. Si vous aimez ce métier vous le faites quoi qu'il arrive, peu importe le succès. Est-ce qu'il vous arrive d'être nostalgique des années 80 ? Neil : Nous ne regardons jamais en arrière, en ce qui concerne notre musique. Je suis toujours surpris qu'on nous associe aux 80s' alors que quand les gens évoquent cette période ils pensent généralement au début de cette décennie, à l'époque de Culture Club, Spandau Ballet, Duran Duran, Human League, etc... Mais les Pet Shop Boys sont arrivés en 86, après tous ces groupes, et nous étions perçus comme très différents ! Je crois que nous avons survécu parce que nous sommes arrivés à une période de transition. Et puis nous n'avons jamais quitté la scène. Nous avons donné une série de concerts acoustiques récemment et pour nous c'était encore quelque chose de nouveau. Et, sans prétention, je crois que nos chansons deviennent meilleures album après album. Notre public se renouvelle aussi. Nous sommes nous-mêmes surpris de constater l'âge moyen des gens qui nous suivent. Nous pensons que les Pet Shop Boys ont encore un fort potentiel créatif et je crois que le public le ressent. Nous sommes uniques. Depuis le premier jour nous avons cherché à créer notre propre culture et nous n'avons jamais quitté cette idée. Vous avez aussi su garder un sens de l'innocence, comme dans la chanson "The Night I Fell In Love", qui raconte l'histoire d'un jeune garçon qui passe une nuit avec un rappeur célèbre qui n'est pas sans rappeler Eminem. Neil : Tout le monde dit que cette chanson est une attaque contre Eminem alors que le vrai sujet est l'innocence de ce jeune garçon qui accepte le moment pour ce qu'il est. C'est vrai que la chanson fait référence à Eminen. Nous n'avons rien contre lui, vraiment. Simplement nous avons trouvé ça amusant d'imaginer qu'il est gay. C'est un juste retour des choses. Nous sommes restés très neufs par bien des aspects. Nous sommes restés très immatures, mais je crois que c'est une force dans le milieu dans lequel nous évoluons. Pascal Morniroli

- De E U R O B O Y le 26/4/2002. Pays: France   Région: Paris
  http://www.tribumove.com/people/inte_psb.htm

Pet Shop Boys - Pet Sounds Il n’est plus l’heure de gloser sur les Pet Shop Boys. Toute attaque devra, désormais, être justifiée. Car s’il était facile de railler leurs albums bancals où ils se contentaient de colmater le vide entre des singles exemplaires, il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence : leur Behaviour monobloc les installe à la maison et sur les dancefloors avec le même aplomb, compagnon possible de toutes les humeurs. Neil Tennant et Chris Lowe, en vacances d’Electronic et à deux pas de retrouver la scène Je n’aime pas Shaun Ryder, le chanteur d’Happy Mondays. Je n’aime pas ce qu’il dit, je n’aime pas sa façon de se comporter, je n’aime pas le style de vie qu’il célèbre. J’apprécie Step on, et surtout le remix de Hallelujah. Mais lui, je ne l’aime pas. Pourtant, il faut que je m’y fasse : la gueule des années 90, c’est sans doute lui, pas moi. Moi, je ne suis que le chanteur des Pet Shop Boys. Tu sais, les Pet Shop Boys, le plus grand groupe pop des années 80 ! Je pensais que c’était Electronic, le plus grand groupe pop du monde ? J’ai dit ça ? Je devais plaisanter. L’histoire d’Electronic est assez drôle. Tout le monde a entendu parler de ce concert, à Los Angeles, où le groupe ouvrait pour Depeche Mode. Ce petit bout de concert a eu des répercussions énormes : “Les Pet Shop Boys enfin sur une scène américaine”, “New Order et les Boys jamment en public”, “Super concert à l.a. devant des milliers de fans en délire”… C’est étrange, non ? Et nous n’avons joué que huit misérables minutes (rires)… On a fait Getting away with it et Patience of a saint, un morceau que nous avons écrit avec Barney et Johnny, qui figurera d’ailleurs sur l’album. La nouvelle de ce concert a fait le tour du monde, il y a eu des photos dans tous les journaux. Je crois que le mythe du super groupe n’est pas mort, ce qui me désole. Certains ont tendance à comparer Electronic à Crosby, Stills, Nash and Young. C’est triste. A l’origine, c’est Barney de New Order qui m’a téléphoné. “Neil, j’aime tes disques. Je souhaiterais que tu joues avec moi et Johnny Marr.” J’ai été très flatté. Alors je me suis rendu chez lui, accompagné de Chris, car je suis un peu timide. Bizarrement, la première chose que Barney m’ait dite fut “Dis-moi, Chris, le son de feedback sur ton Emulator ii, tu le fais comment?” (Rires)…La technique l'intéresse beaucoup. Il est très jaloux de notre son. Quant à Johnny Marr, il m'a beaucoup surpris. Les gens le prennent pour un guitar-hero. Mais c'est faux. Il en a marre des guitares. Il préfère ls synthés. Je crois q'il aimerait en jouer beaucoup plus. Les Pet Shop Boys ont eu du succès très rapidement, avec West end girls. Auriez-vous persévéré pendant longtemps si le succès s’était fait attendre ? Je crois que oui. Regarde, nous n’avons pas du tout de succès en France et pourtant, nous persévérons (sourire)… Au départ, nous avons quand même bossé pendant quatre ans, à faire des démos, toujours et encore. Tout n’a pas été aussi simple que certains veulent bien le croire. Nous ne pensions pas avoir de succès. Ça nous paraissait même tout à fait impossible. Nous savions que nous étions doués. Mais de là à transformer ce talent en tube… Nous n’avions pas de matériel. Alors nous en empruntions à des copains pour faire nos démos. On envoyait ces cassettes à toutes les maisons de disques qui nous les retournaient poliment : “No, thanks”. Je crois que je n’aurais pas eu le courage de démarcher toute ma vie auprès des directeurs artistiques. C’est terriblement déprimant de renconter un directeur artistique. J’ai toujours su ce dont j’étais capable et j’espère que tous les directeurs artistiques du monde le savent aussi aujourd’hui. Avez-vous joué dans d’autres groupes avant l’expérience Pet Shop Boys ? Oui, mais pas de manière sérieuse. J’ai joué dans un groupe qui s’appelait Dust. On ressemblait un peu à The Incredible String Band. Il y avait deux chanteuses, un guitariste et moi. Je jouais un peu de synthé et des bongos. Pourquoi ai-je voulu jouer dans un groupe ? Parce que je voulais être une pop-star, bien entendu. Tous les Anglais de 16 ou 17 ans rêvent d’être des pop-stars. Mais moi, je ne voulais pas être une de ces stars avec une guitare électrique. Ce n’est pas mon truc. Et de toute façon, je n’avais pas assez d’argent pour m’en acheter une. Avec Dust, nous avons joué trois concerts et une petite session pour une radio locale de Newcastle. Puis nous avons splitté. Principalement parce que c’était très à la mode de splitter après trois concerts. Pour sa part, Chris a joué du trombone dans un groupe qui se nommait Stalion, mais il a fait un seul concert… dans une église (rires)… Aviez-vous toutefois déjà l’ambition de jouer professionnellement ? Je ne crois pas que Chris y ait songé, mais moi, c’est ce que je voulais. En 75 ou 76, je suis parti de Newcastle pour vivre à Londres, où j’ai étudié l’histoire au North London Polytechnic. En fait, c’était juste un prétexte pour être là où tout se passait, à l’affût. J’allais dans les clubs, je voyais beaucoup de concerts. J’ai commencé à écrire des chansons et j’ai fait deux ou trois démos. Puis j’ai quitté l’école pour bosser dans une librairie. J’ai alors rencontré Chris, dans un magasin de musique de Chelsea, en 1981. Chris venait de Blackpool, près de Manchester. On a commencé à jouer ensemble, principalement parce que j’avais un synthé et pas Chris. J’avais aussi une vieille guitare. J’en jouais durant des heures pendant que Chris pianotait. Le synthé que j’avais était fabuleux. C’était un vieux Korg monophonique, ce qui signifie qu’on ne pouvait jouer qu’une note à la fois. Ce synthé est maintenant accroché au mur du Hard Rock Café de l.a.,”Le premier synthé des Pet Shop Boys”. Avec cet engin, nous avons fait nos premières cassettes, dont une première version de Jealousy, qui se trouve sur notre nouvel album. Ce morceau a presque dix ans. Au départ, nous pensions prendre un chanteur, mais nous n’en trouvions pas. Alors, par défaut, je suis devenu le chanteur des Pet Shop Boys, ce qui n’était peut-être pas une mauvaise idée. C’est alors que j’ai commençé à travailler pour Smash Hits (journal musical anglais pour adolescents). Ils avaient remarqué quelques illustrations que j’avais dessinées pour le magasin où je bossais et souhaitaient m’engager comme illustrateur et journaliste. J’ai bien sûr accepté, parce que Smash Hits était un excellent journal à l’époque. Après quelques mois, ils m’ont envoyé à New York pour interviewer Police. J’en ai profité pour aller voir Bobby O’, le célèbre dj américain, qui a tout de suite accepté de produire nos premières chansons : la version originale de West end girls, ainsi que One more chance et un truc qui s’appelait Pet Shop Boys. Le disque est sorti sur cbs et a assez bien marché, je crois. Ce fut un hit en Belgique et dans les radios des collèges américains. Puis nous avons pris un manager grâce à qui nous avons pu signer chez emi. Et là, tout s’est précipité. Dans vos textes, vous vous moquez fréquemment du show-business, dont vous êtes pourtant partie intégrante… C’est vrai (sourire)… Mais aucune loi n’interdit de se moquer de son propre milieu. Nous avons même écrit un morceau qui s’appelait Show business. Non, sérieusement, ce qui m’énerve dans ce milieu, ce sont les hypocrisies, les magouilles, les trucs louches. Tous ces gens sont terriblement ennuyeux, les attachés de presse, les responsables promo… La seule raison pour laquelle ils nous traitent comme des rois, c’est que nous les nourrissons tous. Ils ont trop besoin de nous, alors ils nous foutent la paix. Nous avons de la chance : nous vendons. Je plains les groupes qui ne vendent pas. Mais même si je fais partie des groupes privilégiés, je souffre parfois d’appartenir à cette tribu d’idiots. J’ai autant besoin d’eux qu’eux de moi, c’est vrai. Mais moi, je peux m’extraire de ce magma quand je le veux. Pas eux. Vous avez une réputation de gens avec qui il est très difficile de travailler. Quoi ? (Outré)… Qui a dit ça ? Tu as lu ça dans la presse anglaise ? Bon… Nous ne sommes pas des démocrates, en tout cas pas en studio. Pourquoi le serions-nous ? Ce que les gens attendent de nous, c’est d’entendre des chansons des Pet Shop Boys. Avec un groupe derrière nous, il serait impossible de leur garantir la qualité Pet Shop Boys. Alors nous écrivons et jouons tout à deux. Et crois-moi, deux personnes dans un même groupe, c’est bien suffisant. C’est assez pour se fâcher, ce qui nous arrive parfois (sourires)… Il en va de même pour les pochettes, les vidéos, tous ces trucs qui comptent autant que la musique. Nous souhaitons tout contrôler. Beaucoup prennent ça pour de l’arrogance prétentieuse, mais c’est idiot. Nous sommes simplement perfectionnistes. Je crois que les gens sont trop habitués à voir évoluer des groupes comme Bros ou Duran Duran qui ne planifient rien eux-mêmes simplement parce qu’ils sont trop bêtes pour ça. Ce n’est pas de ma faute si la majeure partie des pop-stars sont des crétins. De plus, nous prenons beaucoup de plaisir à réaliser nos pochettes. Notre préférée restera sans doute celle du ep de Suburbia. Je l’adore. Nous avons plus d’idées à nous deux que dix groupes réunis. Lorsque nous travaillons avec une tierce personne, nous nous assurons toujours au préalable que celui ou celle avec qui nous souhaitons enregistrer nous fait confiance. Lisa Minelli, par exemple. Elle nous a tout de suite dit qu’elle souhaitait nous laisser les mains libres, ce qui nous a ravis. Elle chante, évidemment, et de manière fabuleuse, mais c’est tout. Il en va de même pour Dusty Springfield. C’est elle-même qui a arrangé ses parties de chant, mais c’est nous qui avons tout fait musicalement. C’est le seul moyen de procéder. Et la seule méthode pour qu’elle chante l’esprit en paix. Avec Dusty, c’était particulièrement fascinant, car elle ne chante jamais deux couplets de la même manière. Quand on a commencé à travailler avec elle, je voulais qu’elle chante une version disco de Sunday morning du Velvet Underground. Mais ça ne lui plaisait pas. Vous aimez le Velvet ? Les Pet Shop Boys sont pourtant le groupe qui lui est diamétralement opposé… C’est vrai, mais je sais apprécier leurs mélodies. Nous les avons beaucoup écoutées quand nous étions jeunes. J’aime leurs chansons douces, I’ll be your mirror, Candy says, All tomorrow’s parties, ce genre de trucs. Nous avons enregistré une démo de ce Sunday morning disco que nous destinions à Dusty, mais après son refus, j’ai perdu la bande. De Lou Reed, j’aime surtout Berlin. Ce disque est absolument sublime. On a comparé votre travail avec vos stars favorites aux relations entre Morrissey et Sandie Shaw. Vous vous souvenez ? On a dit à l’époque que Morrissey s’était “servi” de Sandie Shaw… Je crois pour ma part que c’est Sandie Shaw qui s’est servie de Morrissey, plus que l’inverse. Drôles de relations… Nos rapports avec Lisa ou Dusty sont beaucoup plus simples que ça. Comment vous est venue l’idée d’une collaboration avec Lisa Minelli ? Etait-ce pour vous un symbole de réussite, un rêve d’enfance ? Un peu des deux… Lisa est une star, une vraie. Elle nous a beaucoup impressionnés. En fait, j’ai un peu tendance à me prendre pour elle, maintenant (rires)… Non, sérieusement, travailler avec Lisa, c’était avant tout créer. Elle n’avait jamais fait de disque pop auparavant, c’était son coup d’essai. Alors il lui fallait des orfèvres en pop-music : les Pet Shop Boys (sourires)… Cette collaboration n’était vraiment pas un coup prémédité. C’est notre manager qui arrangé tout ça derrière notre dos. Lorsqu’il nous a annoncé que nous allions bosser avec elle, nous avons d’abord beaucoup ri. Elle est si connue que ça nous semblait totalement inconcevable. Nous trouvions l’idée hilarante. Et puis tout cela est devenu réalité et nous avons éprouvé un profond bonheur. Qui serait le collaborateur idéal pour les Pet Shop Boys ? Morrissey ? Hum… Je crois que nous pourrions le faire… Mais de là à souhaiter le faire (sourires)… Morrissey est vraiment trop compliqué. Je crois que la pop-music s’accorde mal avec ce qui est trop compliqué. Nos egos s’opposeraient certainement. Et nos publics également. Lisa Minelli n’avait pas de public pop, donc tout était à faire. Mais convaincre les fans des Smiths que Morrissey serait superbe pour interpréter Suburbia dans Top of the Pops serait une autre paire de manches. Lisa et Dusty sont venues dans notre univers, l’univers des Pet Shop Boys. Mais Morrissey est prisonnier de son propre univers, celui qu’il a créé avec les Smiths. Johnny Marr a pourtant réussi à s’échapper de cet univers… Oui, mais parce que Johnny est… sain d’esprit. Il ne s’est jamais auto-apitoyé, comme Morrissey. Johnny et Barney ont su créé avec Electronic un nouvel univers dans lequel tout le monde se sent à l’aise. Il y a plus de points communs entre nous tous qu’entre Morrissey et les Pet Shop Boys. Mais évidemment, l’image de Morrissey est plus forte que celle d’Electronic. Les Pet Shop Boys ont une image forte, une attitude, une aura. Pas Electronic. Electronic ressemble à un vieux rêve de fans : une combinaison des trois meilleurs groupes pop des années 80. Qu’en pensez-vous ? Tout ce que je peux dire, c’est que Getting away with it est un excellent disque. Le reste ne m’intéresse pas. C’est la qualité du disque qui compte. Et le fait qu’il ait été enregistré par Barney, Johnny et nous deux n’est sans doute pas étranger à cette réussite (sourires)… Je suis vraiment très fier de cette chanson. J’aime Johnny, j’aime Barney, et je crois que ma voix et la sienne mêlées rendent merveilleusement bien. Il y a un certain contraste entre elles. L’une fait briller l’autre. Sur scène, à l.a., ce contraste était magnifique. Je trouve vraiment que Barney est un excellent chanteur. En plus, il est très fort pour faire bouger les foules. J’ai adoré le moment où il nous a appelés sur scène pour les deux morceaux que nous avons interprétés avec eux : “Ladies and gentlemen, please welcome… the Pet Shop Boys !” C’est un vrai pro, il sait parler aux Américains. En arrivant pour le concert, des gens l’ont reconnu lorqu’il est sorti de sa Buick et l’ont hélé : “Hey, Barney!” Il a fait volte-face, a levé le poing, et a lancé : “Waouhhh! Rock’n’roll!” Et ces idiotes d’Américaines ont repris en chœur : “Waouhhh! Rock’n’roll!” (rires)… C’était hilarant. Barney est vraiment un type très drôle. Vous avez vu ces photos où il pose devant une Mercedes décapotable rouge ? Bien sûr (sourires)… D’ailleurs, c’est sa voiture ! Cette fois, Barney s’était mis dans le crâne qu’il était devenu Elvis Presley. Alors il a mis une chemise brillante, un pantalon blanc et des bottes dorées, puis il a appelé un photographe. Et il est resté habillé comme ça pendant une semaine. Il est vraiment taré (rires)… Le succès de New Order vous a-t-il encouragés à vos débuts ? Hum… Oui, peut-être. Blue Monday était un tube énorme, et tellement en avance sur son temps. C’était en 83, non ? Au départ, lorsque nous avons entendu ce morceau pour la première fois, nous étions dans une discothèque. Nous nous sommes d’abord sentis un peu déprimés. C’était tout ce que nous voulions faire, je me souviens avoir éprouvé une grande jalousie. Surtout que ce titre était assez surprenant, car New Order ne sonnait pas du tout comme ça un an avant. Nous ne les craignions pas jusque-là. Ils n’étaient rien d’autre qu’un simple groupe de rock. Et ils le sont toujours, d’ailleurs (sourires)… Nous sommes beaucoup plus pop. Aujourd’hui, Barney n’écoute plus que de la dance-music. En fait, nos collections de disques sont assez similaires, nous écoutons les mêmes trucs. Les gens croient que nous avons été influencés pas New Order, mais c’est faux. Nous avons simplement écouté les mêmes disques qu’eux. En fait, les vrais précurseurs des Pet Shop Boys furent Soft Cell. Ils ont été pour nous une source certaine d’inspiration, mais pas vraiment une influence. Disons qu’ils nous ont montré une voie à suivre. Human League ? Non, nous ne les avons jamais aimés. Nous n’aimions que Soft Cell. Fréquentez-vous toujours les discothèques ? Assez rarement. Chris sort plus que moi. Mais si je ne sors pas plus souvent, ce n’est pas en raison de mon âge. C’est vrai que j’ai dix ou quinze ans de plus que ceux auxquels s’adresse notre musique, mais l’âge ne compte pas. Non, si je ne sors pas plus, c’est à cause de l’ecstasy. Je n’en prends pas, je n’aime pas ça. J’ai donc du mal à apprécier ce qui se passe sur les pistes de danse, à part klf et Ride on time de Blackbox sur lesquels on peut danser facilement sans avoir pris de drogues. Mais le reste, ce n’est pas pour moi. De plus, j’estime que nous avons écrit quelques-uns des meilleurs morceaux pop de tous les temps. Pourquoi dès lors irais-je dans les discothèques ? Pour entendre des trucs moins bons que les Pet Shop Boys ? Non merci. Ce serait pour moi une perte de temps. De nombreux groupes ont de meilleurs rythmes que nous, mais ils n’ont pas de mélodies. Ils ont la technologie, nous avons le talent. Que pensez-vous de Paddy McAloon, le chanteur et compositeur de Prefab Sprout ? Oh, non… Pas lui ! Tu as entendu son nouveau disque ? Je le trouve vraiment nul. McAloon est un type frustré qui écrit des disques frustrants où il ne se passe rien. Son album me dérange, on a l’impression que la musique qui y est gravée a été écrite sur un tableau noir, scolairement. Et ses paroles ne me font rien. Son disque ne me touche vraiment pas. Comment être touché par un truc comme Jesse James Bolero ? Quel titre stupide ! Il ne se passe rien dans ce titre : le boléro de Jesse James, franchement. Et c’est le meilleur morceau du disque, tu imagines le reste ? J’aurais pû être intéressé par son approche, par ses buts, mais les moyens mis en œuvre sont tellement cliniques. Tu as entendu ces synthés à trois sous ? Pfui… Son idée de base est sans doute bonne, il veut écrire de la pop parfaite. Mais il se trompe de chemin : la pop parfaite, c’est Kylie Minogue. La pop parfaite, où pop signifie populaire, est celle qui vend. Les Pet Shop Boys vendent, pas Prefab Sprout. McAloon écrira de la pop parfaite le jour où il sera en tête des charts. Je l’ai déjà dit à la presse anglaise, mais je le répète : je m’engage à lui donner 10 000 f le jour où il écrira un tube. Et ce tube, ce n’est certainement pas Jesse James Bolero (rires)… En plus, je ne partage pas du tout sa fascination pour l’Amérique. Ce morceau, Hey! Manhattan, qui se voulait digne d’une comédie musicale, était franchement ridicule. C’est dommage, car les couplets de Prefab Sprout sont souvent assez sophistiqués, mais McAloon ne sait pas écrire de refrains. N’avez-vous pas tendance à trop “analyser” les disques des autres groupes ? Si, certainement. Nous disséquons tout, nous espionnons, pour voir si nous sommes toujours les meilleurs. Ce qui n’est pas très dur. Nous sommes loin devant tout le monde. Chris écoute les sons de synthés, il les reconnaît à la première écoute. Moi, je suis plus attentif aux paroles. Mais si c’est un disque de Paddy McAloon, j’éteins tout de suite la radio (rires)… En fait, j’écoute principalement des morceaux commerciaux, parce que j’aime les mélodies et que les tubes ont toujours des mélodies, alors que les trucs qui se traînent vers la vingtième place sont souvent faiblards. J’aime la musique de Happy Mondays parce qu’ils ont à la fois le beat et les mélodies. Et j’aime les Pet Shop Boys parce que nous avons le beat, les mélodies, les refrains et les textes. “I love you, you pay my rent”, voilà quelque chose d’intéressant à chanter, autrement plus intéressant que Hey! Manhattan. Brian Eno a dit un jour que les paroles ne comptaient pas… Il a dit ça ? Sans doute parce qu’il n’est pas capable d’en écrire de bonnes. Les miennes comptent. On m’a parfois dit que mes paroles rappelaient celles de Lou Reed. Seulement, lorsque Lou Reed sort un nouvel album, tout le monde écoute attentivement ses textes. Ce n’est pas toujours vrai avec mes paroles. Les gens ne les prennent pas au sérieux. Mais si Lou Reed chantait It’s a sin, tout le monde trouverait ça génial. Comme lui, je mets toujours une bonne dose de sarcasme dans mes textes. Being boring, notre nouveau single, en est un excellent exemple. Tellement de gens nous trouvent chiants que nous avons décidé de le chanter nous-mêmes. Je crois que vous avez travaillé avec Ennio Morricone… Oui, mais à distance. Nous ne l’avons jamais rencontré. Lorsque nous avons enregistré le morceau It couldn’t happen here, sur l’album Actually, nous lui avons demandé de faire les arrangements de cordes pour nous. Mais il a fait mieux que ça, il nous a envoyé une cassette avec un petit mot : “Servez-vous ! Prenez ce qui vous plaît et faites-en un morceau.” Nous avons pris quelques lignes mélodiques que nous trouvions sublimes et nous en avons fait un morceau. Et apparemment, ça lui a plu. Nous aimerions aussi travailler avec Julee Cruise, qui a fait la musique de “Twin Peaks”. Qu’écoutiez-vous quand vous étiez adolescent ? Oh, plein de bonnes choses… J’ai toujours écouté beaucoup de musique parce que je voulais être une pop-star. La seule alternative acceptable pour moi aurait été d’être acteur. Mais la musique me passionnait davantage. Je chérissais les Beatles, comme tout le monde. Ils me fascinaient. Ensuite, le glam-rock est arrivé. Et j’ai beaucoup souffert (rires)… Alors, je me suis réfugié dans ce groupe fabuleux, The Incredible String Band. Ils étaient les seuls qui pouvaient me mettre de bonne humeur, mon seul recours face à Deep Purple et Led Zeppelin. Je me souviens d’ailleurs avoir vu Led Zeppelin à Newcastle, en 1970. C’était épouvantable, le concert a duré des heures. Quelle horreur… Heureusement, Bowie est arrivé. Et nous voulions tous lui ressembler. Nous voulions tous être des pop-stars. Et puis j’ai vu Lisa Minelli pour la première fois, dans Cabaret. Et ce fut le choc de ma vie. Pour moi, elle incarnait la gloire. Vous connaissez vous-mêmes la gloire aujourd’hui. L’idée que vous en aviez correspondait-elle à la réalité ? Lisa est une star, mais pas nous. Elle ne peut plus sortir dans la rue, tout le monde la reconnaîtrait. Mais nous jouissons encore d’une certaine liberté. Chris fait toujours ses courses sur Oxford Street, de manière anonyme. De plus, nous n’avons jamais été “prédisposés” à la gloire. Morrissey, lui, est une star prédisposée. Nous, nous écrivons juste des tubes. Nous ne sommes pas des stars pour autant. Dans le domaine de la musique pop, le succès est souvent éphémère. Ne craigniez-vous pas un retour de manivelle ? Non, pas vraiment. Je crois que nous sommes à l’abri maintenant. Notre arrogance nous protège. Mais nous avons peur des réactions de masse. Le public me fait peur, mais je reste confiant. Chris, lui, n’est pas très confiant. Il a toujours été assez angoissé à ce sujet. Mais bon, finalement, ce serait sans doute agréable de disparaître. Nous pourrions enfin profiter de notre argent et nous essayer dans d’autres domaines artistiques, comme le théâtre. Je me vois bien compositeur officiel du Théâtre National d’Angleterre dans vingt ans. Je suis sûr que Paddy McAloon a les mêmes aspirations… Oui, sans doute, mais lui, il n’en est pas capable ! (Rires)… On vous prête une étrange citation : “Nous sommes les Smiths sur lesquels on peut danser.” L’avez-vous vraiment dit ? Non, mais nous étions relativement d’accord avec le journaliste qui l’a dit. Emmanuel Tellier . les inrocks. 07 janv. 1991

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Ce qui fascinait tant dans des disques aussi indispensables que Behaviour, c'était l'irrationnalité revendiquée de mélodies mise perversement au service de textes farouchement ancrés dans la banalité et la monotonie de tous les jours. Sur Release, les thèmes demeurent familiers, terre-à-terre. Ce qui inquiète, c'est que la musique rejoint ici cette normalité : on est même tenté d'écrire s'abaisse à rejoindre. Du coup, les équilibres s'affaissent, quand la musique si glorieusement snob des Pet Shop Boys s'habille en jeans. C'est le cas ici sur Home & Dry ou I Get Along, hymne pour briquets moites, dont le prêt-à-porter pop vintage aurait mieux fait de rester dans la garde-robe des frères Gallagher. C'est encore plus flagrant sur les slow humides Love Is A Catastrophe ou The Night I Fell In Love, où les limites du groupe sabotent littéralement des chansons qui réclamaient la démesure. Heureusement, le majestueux Birthday Boy, le poignant You Choose ou le froid et élégant E-Mail renouent avec cet utopisme qui font des Pet Shop Boys le meilleur moyen, depuis Capra, de regarder de haut la bassesse des réalités. Jean-Daniel Beauvallet . les inrocks.

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Article MAGIC numero 60 avril 2002 : On avait déjà sept albums remarquables, Ces Behaviour et BiIinguaI on tête, à se mettre sous la dent. Mais comme toujours avec les Pet Shop Boys, on on redemande. En confectionnant un splendide Release, les deux inséparables Britanniques, dont les disques ne se consomment qu’à haute dose pour peu qu’on ait déjà touché à leur drogue, ont quand même songé à ménager nos caries. Cette huitième merveille de leur monde en perpétuelle mutation s’affranchit on effet des clichés: exit les bonbons dance, haro sur les douceurs pop. Racé et mélancolique, Release confirme aussi la merveilleuse alchimie qui opère entre l’adjudant Johnny Marr et ses chefs. La quarantaine rayonnante, Neil Tonnant et Chris Lowe se frottent les mains du sale tour qu’ils viennent de jouer à la musique. Interview Estelle Chardac, photographies Robin Neil Tennant: (En regardant la une du magic n058.) Je croyais vraiment que Lambchop était un groupe de jeunes, je suis surpris... Il n’est pas un peu vieux pour faire une couv’, ce type? (Rires.) Chus Lowe : J’aime bien sa casquette... Vu l’écusson qu’elle porte, le groupe n’aurait pas dû s’appeler Lambchop, mais Porkchop... (Rires.) Et les Pet Shop Boys, Ils vieillissent bien? NT: Comme le vin... CL: Ah, le Beaujolais... NI: Les Pet Shop Boys sont devenus meilleurs au fil des années. Mais j’ignore si c ‘est une bonne ou une mauvaise chose. CL: J’aime penser que notre apprentissage n’est pas terminé, c’est une chouette sensation. Et puis, les domaines dans lesquels nous sommes mauvais font justement notre force. NI: Exactement! C’est ce qui pousse les gens à se lancer au départ, non? L’expérience nous a juste montré les pièges à éviter... CL: Elle nous a aussi appris quels étaient nos atouts. On a réalisé qu’une ligne mélodique, des paroles intéressantes restent ce qu’on maîtrise le mieux. L’important pour nous, c’est que les chansons de notre album fonctionnent précisément comme des chansons. Même si l’on n’y trouve absolument aucun hit “dancefloor”, Release est à 100% un disque des Pet Shop Boys. Étes-voum déçus par la dance music? Ça va, on est encore motivés. (Rires.) Mais je crois juste que nous n’avons plus rien à lui apporter. En plus, cette musique est tellement fragmentée auj our­ d’hui qu’il est difficile de s’y retrouver. À Cologne, elle est minimaliste, à Paris, mâtinée de r’n’b ou de drum’n’bass. Aujourd’hui, il ne faut plus faire de la dance mais choisir sa variante, que ce soit de la tech house ou du speed garage! NT:Il y a quelques jours, un ami m’appelle en reve­nant du club Heaven, pour m’annoncer, tout fier, qu’on y a passé notre morceau et qu’il a eu un suc­cès fou. Je reste assez interloqué parce que le maxi de Break 4 Love est disponible partout, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que quelqu’un le joue. Quand je lui fais part de ma surprise, il me répond: “Je te par­lais de Home And Dry”. (Rires.) Home And Dry? C’est l’un des singles les plus calmes qu’on ait écrits! CL: Le plus ironique, c’est que cela se passait un samedi soir sur la piste principale, où il doit y avoir au bas mot mille personnes! (Rires.) NT: En plus, le Dj ne l’a même pas coupé. Fran­chement, j’ai trouvé cela très déconcertant... C’était peut-être un bootleg? CL: (Rires.) Non, a priori même pas! Cela dit, j’es­père que quelqu’un aura la bonne idée d’en sortir un. NI: Les Allemands pourraient sûrement faire une version trance! (Rires.) Tant mieux, parce qu on adore ça... CL: En Angleterre, ce genre a très mauvaise presse. Officiellement, on dit que c’est mielleux, mais on danse dessus quand personne ne nous regarde. (Rires.) C’est le même syndrome qu’avec la Hi-nrg dans les années 80: tout le monde adorait, mais per­sonne n’osait le dire. NI: En club, les Allemands deviennent fous sur la trance! CL: Tu connais The Whistle Song? On entend un téléphone sonner puis une voix crier: “Will some­body answer the phone?” Sur ce, tu as mille pékins qui suivent la montée. “Tiguidiguidi tiguidiguidi tiguidiguidi”... (Il s’interrompt, mort de rire.) Et au point culminant du morceau, ils sortent tous leurs sifflets. (Rires.) NI: De l’adrénaline pure. CL: En fait, on a déjà sorti un bootleg dans le com­merce. On nous demande souvent de faire des remixes, aussi... NI: Oui, mais les gens nous sollicitent toujours pour que cela sonne très 80’s, comme ce type de Bloodhound Gang qui fait une fixette sur la période. On est quand même passé à autre chose depuis un moment... Mais c’est un peu lié à l’image des Pet Shop Boys, non? D’ailleurs, vous vouliez vous en éloigner avec Cet album? CL: Je pense qu’on a voulu faire “gros” mais d’une manière différente. Bïrthday Boy ou Love Is A Catastrophe ont un son énorme, seulement ce ne sont pas des morceaux dansants, ça s’entend donc moins. Sinon, il y a toujours eu des moments intros­pectifs sur nos disques, mais les gens ne nous per­çoivent souvent qu’à travers nos singles. Ça aurait été très simple pour nous de Continuer à faire des Go West, mais nous nous serions retrouvé piégés par un style. Et puis, un titre comme celui-ci, ça tient presque de la superproduction hollywoodienne, avec beaucoup de gens en jeu: là, en l’occurrence, il y avait une chorale new-yorkaise, il avait été mixé au moins trois fois...La sobriété de Robas. se ressent jusque sur scène, où vous apparaissez avec un groupe, sans apparat ni costume. Avez-vous le senti­ment d’avoir tait tomber les masques? NI: Tout à fait. On a tourné dans les universités anglaises pour expérimenter, justement, et voir si faire tomber les masques, comme tu le dis, n’était pas trop effrayant. Ça a été dur de trouver nos repères, car il a fallu oublier l’idée d’un show ou, àl’inverse, d’un concert rock: quand j’étais journaliste à Smash I-lits, je trouvais cela tellement ennuyeux et cliché... En même temps, on voulait qu’il se passe quelque chose et que le résultat colle au schéma de cet album. Du coup, nos prestations sont assez sobres, mais on a joué sur l’éclairage pour mettre en valeur le matériel, on a bien réfléchi aux détails, aux enchaînements, aux changements de guitares... Cette démarche visait aussi à montrer que nous étions des musiciens avant tout, ce que nous sommes puisque nous avons joué chaque note de Release avec Johnny Marr. Je pense qu’un tel changement, si tardif dans une carrière, modifiera forcément la perception des gens à notre égard. “Quand quelqu’un a une idée très figée de ton image, c’est presque un devoir de lui prouver qu’il a tort. Sinon, tu finis par devenir une imitation de toi-même”. (NeiI Tennant) Était-ce jouissif de “trahir” votre public de cette manière? Quand quelqu’un a une idée très figée de ton image, c’est presque un devoir de lui prouver qu’il a tort. Sinon, tu finis par devenir une imitation de toi­meme. C’est à ce titreq qu’on a réarrangé nos hits pour le concert londonien. Tu as peut-être remarqué que Red Letter Day sonne très indie, ce qui est quand même une hérésie à notre échelle! (Rires.) CL: On était déçus de la réaction du public à l’As­toria, on pensait qu’il allait au moins nous jeter des canettes de bières.
- De e u r o b oy le 10/4/2002. Pays: France   Région: Paris

Article EMALE AVRIL 2002. Les Pet Shop Boys font partie des incontour­nables. Ils ont toujours été assez discrets, et donnent rarement d’interviews. A l’occasion de la sortie de leurnouvel album, " Release" Neil Tennant et Chris Lowe ont fait escale à Paris pour donner quelques interviews. C’est a cette occasion que nous avons eu la chance et le plaisir de les rencontrer dans la suite d’un grand palace parisien. Vous faites votre grand retour aujourd’hui, un peu plus de deux ans après ta sortie de "Nightlife" ,avec un nouvel album surprenant,"ReLease". Pourtant, peu après la sortie de "Nightlife", les rumeurs couraient comme quoi vous ailliez tout arréter en concluant votre carrière discographique par un best of ? Ces rumeurs sont complètement fausses et je n’en avais jamais entendu parler avant. Bien au contraire, on n’a pas arrêté une seule seconde. On a eu la tournée de concerts pour” Nightlife “ qui a plutôt bien marché en Europe. Ensuite, on a enchaîné sur la comédie musicale “ Closer to Heaven “. Et puis, une fois cette aventure terminée, nous sommes entrés en studio pour travailler sur le nouvel album. Les critiques n’ont jamais été particulièrement tendres avec vous sur vos activités extra-musicales, notamment sur votre comédie musicale, “Closer to Heaven”? “Closer to Heaven “ n’a pas été” notre “ comédie musicale. C’est un projet auquel nous avons participé, dans lequel nous nous sommes impliqués et nous en sommes très fiers. Il ya eu de mauvaises critiques, c’est vrai, mais il yen a eu d’au­tres qui ont été très enthousiastes aussi. En fait, en toute objectivité, le sujet de la comédie, la musique, la façon de jouer des acteurs, tout était assez novateur. Il y avait un humour très particulier dans la pièce. On y parle ouvertement de drogue et de sexe, et du coup, pas mal de gens se sont senti offensés par certains propos. Moi, je ne trouve pas ça choquant du tout. je trouve même que c’était plutôt bien d’en parler. Et puis, le seul fait que nous ayons été le premier groupe pop à écrire une comé­die musicale est plutôt flatteur, non? Aujourd’hui, on observe un gros buzz autour de ce nou­vel album, et vous êtes même acclamés par des cri­tiques qui n’ont pas manqué de vous descendre à la sortie de” Nightlife “. Il est vrai que lorsqu’on com­pare "Home & Dry" (premier single extrait de l’album) et” New York City Boy “,on a deux mondes complètement opposés. Comment expliquez-vous ce virage musical? C’est vrai que ça n’a plus rien à voir. En fait,” New York City Boy “est à l’origine une idée de David Morales, qui vou­lait recréer une sorte de Disco Anthem dans l’esprit des Village People, et on a écrit ce titre. En fait, Chris et moi adorons toute la pop music, même toute cette pop àdeux balles. “ New York City Boy “est une chanson pop facile et sérieuse à la fois, l’aime bien les paroles de cette chanson, et la chanter en concert est toujours un grand plaisir, j’aime vraiment cette chanson. Pour cet album, on s’est enfermés tous les deux et on a composé sans programmeur, juste avec nos instruments, et on s’est inspiré essentiellement de ce que nous ressen­tionsvraiment au fond de nous. La seule chose qui nous importait était de faire de la musique, un point c’est tout. On voulait donner quelque chose le plus proche possi­ble de nos sentiments à ce moment précis, quelque chose de plus intense, de plus profond, avec des idées et des mélodies plus fortes. On a joué avec le son des cordes, mais on a gardé le même procédé pour créer nos morceaux. Les synthés et les machines sont tou­jours aussi présents, mais c’est le son qui a évolué et qui a complètement changé. On a fait appel à johnny Marr pour la guitare surcet album. On avait déjà travaillé avec lui sur” Bilingual “et sur” Behaviour “ entre autres. C’est un guitariste vraiment talentueux, comparé à moi qui ne suis qu’un guitariste de base. Vous qui vous intéressez à la pop de très près, êtes-vous inquiet de l’ampleur que prend le phénomène ~ Pop ldol” (l’équivalent de” Star Academy” en Angleterre) dans l’industrie musicale? je ne pense pas que ce soit de la pop music, c’est de la merde de show-business! On a fait des castings pour “Closerto Heaven “, et Pop dot, ça ressemble vraiment à ça un casting pour comédie musicale, ça n’a rien à voir avec de la pop music. IL n’y a aucune part à la création dans tout le concept. C’est du tout-prêt, alors qu’il y a encore aujourd’hui, quand même, des choses nouvelles qui émergent de la scène pop. C’est un bon show télé, c’est divertissant. Mais il ne faut pas comparer ça à de la pop music. Les paroles des chansons de (‘album Release “sem­blent être plus personnelles. Est-ce du vécu, de l‘ima­ginaire ou alors un peu des deux? (Neil réfléchit...) Quelques-unes des chansons... Non, on peut dire que c’est en effet plus personnel, en particulier les chansons d’amour, même si elles ne sont pas vrai­ment joyeuses, mais bon, elles reflètent bien après tout les expériences pas toujours heureuses que j’ai pu avoir. C’est ce qu’il y a de bien, d’ailleurs, quand tu écris des chansons si tu n’es pas heureux émotionnellement parlant, tuas beaucoup plus de facilité à écrire des chan­sons d’amour, l’écriture te permet vraiment de faire sor­tir ça de toi. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui explique le titre de l’album, “Release”, ça t’aide à t’en sortir. L’écriture est dans ces cas-là une véritable “déivrance”. Les autres histoires sont inspirées en général des infor­mations, de la presse. "The Night I fell in Love" est l’his­toire d’un garçon qui couche avec une star du rap, un dm d’oeil sur toute la controverse autour d’Eminem, et le fait qu’il serait homophobe. Dans l’ensemble de nos chansons, tu retrouves un peu de nos vies mélangé à la vie de notre pays. Vous avez également travaillé récemment avec Peter Rauhofer l’homme derrière Club 69, célèbre producteur etremixeur, pour une collaboration, en reprenant le clas. sique de Raze, “Break for Love “.Ce titre est d’ailleurs arrivé No1 des clubs aux Etats-Unis. Pourriez-vous nous raconter comment s’est faite cette collaboration ? En fait, au départ, on devait travailler avec Peter Rauhofer sur la reprise d’un titre des années 6o qui s’appelle “Kitsch “, et puis c’est tombé à l’eau. Peter m’a dit qu’il avait l’intention de reprendre le” Break for Love” et qu’il voulait que ce soit moi qui l’interprète, Le lui ai alors répondu que c’était inimaginable. On ne pouvait pas. selon moi, toucher à un tel classique de la culture club. et personne à mon avis n’avait envie d’entendre les Pet Shop Boys chanter ce morceau I Les gens veulent quelque chose de nouveau mais pas ça! Etflnalementle dernier jour, j’ai cédé et j’ai signé. Peter Rauhofer s’en occupé de toute la production du morceau. Peu de temp~ après sa sortie aux Etats-Unis, letitre est arrivé N’i aloiS qu’on n’aurait jamais imaginé ne serait-ce qu’être N04 j’avoue que le travail de Rauhofer est un très bon boulofj et on a décidé de le Sortir avec” Home & Dry” en Euro~ le premier extrait singLe de Release Propos recueillis par Bart.

- De e u r o b oy le 9/4/2002. Pays: France   Région: Paris

Libération avril 2002 (Eric Dahan). C'était le 14 février à Londres. Sur Tottenham Court Road, dans un Astoria bondé, les Pet Shop Boys faisaient leur retour scénique, en couronnement de la longue soirée d'anniversaire célébrant les cinquante ans du magazine New Musical Express. Malgré d'évidents efforts pour proposer quelque chose de différent, les deux précédentes «revues» pop du duo, en vingt ans de carrière, n'avaient pas convaincu. Ne s'improvise pas Vincente Minnelli ou Busby Berkeley qui veut. Il faut plus encore que des moyens ou des idées, un vrai métier, pour recréer la magie de Broadway, tous les soirs. D'où la bonne surprise de découvrir les Pet Shop Boys, dans le plus simple appareil d'une formation rock, avec juste ce qu'il faut de stores vénitiens et d'éclairages rose fluo évoquant la tournée Flesh and Blood de Roxy Music 1980. Exercices lennoniens. Coup d'envoi chic et dansant, le classique Being Boring, clippé noir et blanc par Bruce Weber en son temps, réinstalle le groupe dans les limites du bon goût qu'il n'aurait pas dû quitter. Qu'il s'agisse du pauvre album Nightlife et de son single clinquant New York City Boy ratissant il y a trois ans les plates-bandes de feu Village People. Ou pire, d'une comédie musicale gay, donnée six mois durant dans le West End à guichets fermés et qui sortit en CD l'année dernière. Déjà comparé à Behaviour, Release, le nouvel album des Pet Shop Boys, prétexte à une tournée, contient au moins autant de compositions raffinées que Very ou Bilingual, ce qui n'est déjà pas si mal. Avec, pointant çà et là, de purs exercices lennoniens comme I Get Along ou le remarquable E-mail, océaniques à souhait. Dire que le groupe est pour autant guéri de ses démons teenage serait excessif. Sur scène, tel Home and Dry ­ absurde titre choisi pour la promotion de Release ­ irrite de niaiserie harmonique, malgré la sympathie que l'on peut avoir pour Neil Tennant, véritable Chamfort anglais. Mais Birthday Boy, pastichant avec bonheur Morrissey, passe la rampe. Et Love is a Catastrophe, osé façon Brel par un Tennant vocalement limité, n'est pas ridicule. Preuve, s'il en fallait encore, que le tempérament romantique convainc mieux dans la mélancolie que l'exubérance. En huit titres, si l'on ajoute l'impeccablement FM London, The Night I Fell in Love, sur un rappeur découvrant le plaisir homosexuel avec un fan, le bucolique You Choose et The Samuraï in Autumn, en retour de house envoûtant, voilà le prix de Release, plus de quinze ans après les débuts du duo sur l'air de West End Girls, offert en rappel à l'Astoria. Loin des sirènes. On en discute, quelques jours plus tard dans une suite parisienne. Traitement de faveur, pour un groupe qui a certes vendu quelques millions d'albums mais qui, pour l'industrie, ne joue plus dans la catégorie des Britney Spears. «On a d'emblée renoncé à enregistrer un nouveau disque de dance-music, commente Neil Tennant, considérant qu'on n'avait rien de révolutionnaire à proposer dans le domaine. On a envisagé une collaboration avec Dr Dre, avant d'opter pour une retraite en solitaires dans ma maison du nord-est de l'Angleterre, loin du Londres branché, ce qui explique que ce disque ne sonne pas comme Madonna ou Miss Kittin and the Hacker.» C'est Chris Lowe, l'acolyte techno de Neil Tennant, qui lui a demandé de reprendre la guitare acoustique, instrument crucial du recadrage du groupe, dont le timide chanteur sait tirer profit en scène. Sur le disque, l'ami fidèle Johnny Marr est plus présent que jamais. Pour ce qui est des textes, Tennant fait toujours rimer candeur et douleur. De la joie naïve de «voir un e-mail s'afficher avec une déclaration d'amour», ou de la satisfaction de provoquer Eminem, aux difficultés d'affronter attentes et déceptions. «Notre plus grande chance reste ce métier, qui rend nos vies palpitantes et toujours pleines de surprises», philosophe l'Oscar Wilde des yuppies gay. Conçu loin des sirènes de la mode et du show-business, Release en est la meilleure preuve possible.

- De e u r o b oy le 9/4/2002. Pays: France   Région: Paris

Critique PRESTO! Qu’on le veuille ou non, les Pet Shop Boys ont marqué l’histoire de la pop. On peut (sou)rire à la vue de leurs costumes, de leurs perruques, Neil Tennant et Chris Lowe répondront que cela fait partie du jeu, qu’ils aiment associer une dimension visuelle à un concept fort pour chacun de leur album. Pour ce nouvel opus, le concept musical est simple : guitares omniprésentes, synthétiseurs en retrait, batterie aérienne. Certes, on n’est pas encore chez Rage Against The Machine, mais le résultat est épatant. Tout commence dans le meilleur des mondes avec « Home and dry », le premier extrait de l’album, qui se révèle être une excellente introduction au nouveau son du groupe. Mais c’est à partir du second titre, « I get along », et ses guitares saturées, que l’on réalise l’étendue du changement. Suivent « Birthday boy » et « London », deux chansons mélancoliques à souhait. Un peu d’humoir noir avec « e-mail » (« Send me a e-mail, it says I love you ») et « The samuraï in autumn » (seul titre dance de l’album). Arrive alors le magnifique « Love is catastrophe », sommet de l’album, sans doute le titre le plus triste jamais enregistré par le duo. « Home », « The night I fell in love » (où Neil Tennant se paie la tête d’Eminem) et « You choose » cloturent en beauté l’album. Il était peut être temps, finalement, de changer de formule. Avec Release, les Pet Shop Boys redeviennent le groupe incontournable, essentiel et indispensable qu’ils ont été en 1990, alors que sortait leur chef d’œuvre incontesté : Behaviour.

- De Thomas le 28/3/2002. Pays: France  

PET SHOP "BOYS RELEASE" dans les INROCKS AVRIL 2002 /[Parlophone/Capital] Taillé pour la scène et étonnamment dépouillé, le nouveau Pet Shop Boys est un trésor de nanation paresseusement mis en son. C’était, en cette fin d’hiver, la grande révolution chez les Pet Shop Boys de nais concerts, avec des musiciens (trés jeunes) qui transpirent, jouent de la gui­tare ou de la batterie comme n’importe quel groupe de pop. Mais pour que les Pet Shop Boys donnent des concerts plu­tôt que des galas, il fallait considérable­ment épurer une musique dont le langage courant englobait jusqu’ici des chorales de troufions, des envolées sympho­niques ou des arrangements hollywoo­diens. Pourtant, si la musique des Pet Shop Boys avait régulièrement faussé compagnie à la vulgarité du plancher des vaches, si elle avait constamment joué l’échappatoire en tapis volant, les paroles, elles, n’avaient jamais aban­donné le dialogue avec le quotidien. C’est méme ce qui fascinait tant dans des disques aussi indispensables que Beha­viour l’irrationnalité revendiquée de mélodies mise perversement au service de textes ancrés, même si tordus, dans la banalité et la monotonie de tous les jours. Les Pet Shop Boys, c’était un peu un scénario de Ken Loach mis en scéne par Tim Burton la poésie pousse dans les poubelles, on rêve de Carnegie Hall dans une arrière-rue de Newcastle. Sur Release, les thèmes demeurent familiers, terre à terre on prend des avions à l’aé­roport JFK, on s’envoie des e-mails, on re­garde l’Afghanistan à la télé, version contemporaine et vaguement jet-set des kitchen-sink dramas dont le cinéma et la littérature anglaise foisonnent. Ce qui inquiète, c’est que la musique rejoint ici cette normalité on est même tenté d’écrire “s’abaisse à rejoindre”. Du coup, les équilibres s’affaissent, quand la mu­sique si glorieusement snob des Pet Shop Boys s’habille en jeans. C’est le cas ici sur Home & Dry (on croirait une chute de Po­lice) ou I Get Along, hymne pour briquets moites, dont le prêt-à-porter pop vintage aurait mieux fait de rester dans la garde-robe des frères Gallagher. C’est encore plus flagrant sur les slow humides Love Is a Catastrophe ou The Night I Fell in Love, où les limites du groupe sabotent littéralement des chansons qui récla­maient la démesure. Heureusement, le majestueux Birthday Boy, le poignant You Choose (deux trésors caressés par la guitare enfin inspirée de Johnny Marr) ou le froid et élégant E-Mail renouent avec cet utopisme qui font des Pet Shop Boys le meilleur moyen, depuis Capra, de regarder de haut la bassesse des réalités. JD Beauvallet

- De euroboy le 28/3/2002. Pays: France   Région: Paris

Critique TECHNIKART avril 2002 a propos de la sortie de "release" : Idoles gay post-disco, ils nous prouvent que la musique est la plus puissante des madeleines générationnelles: on a la nostalgie qu'on mérite. La critique musicale se réduit trop souvent à un jugement sommaire: c’est bon / c’est nul. Au centre, la pire des appréciations: c’est moyen. La musique, heureusement, génère des émotions autrement plus pimentées qu’un discours de François Hollande. Au-delà de l’opinion qualitative se greffe ce qu’on appelle la subjectivité où les souvenirs jouent un rôle majeur, comme Camus l’affirme dans «le Mythe de Sisyphe»: «La pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie.» Suivant son vécu, on peut par exemple ressentir plus de picotements à l’écoute du «Cambodia» de Kim Wilde qu’à celle de la discographie complète de Patti Smith. Blasphème aussi inconscient que jouissif. La musique reste la grande madeleine marquante des étapes de l’adolescence, apprentissage indélébile. Les Pet Shop Boys font partie de ces groupes bâtards (et passionnants) arrivés trop tard pour la disco, trop tôt pour la house mais qui comptent beaucoup pour les trentenaires et les pédés. Les Boys ont vingt ans d’existence. Leur leader approche la cinquantaine. Comment expliquer leur importance à des vingtenaires qui vont nécessairement trouver leur nouvelle sortie, «release», top ringard ? Comment convaincre des rockeurs rustauds et des fans (homophobes) de Kerry James que «la musique de pédé», c’est la panacée? En faisant partager sa nostalgie face à un parcours reluisant? Alors, allons-y. Neil Tennant et Chris Lowe se rencontrent en 1981 dans un magasin de synthés. Journaliste à «Smash Hits», Neil parvient à croiser un de ses héros, le producteur Bobby Orlando. Ce dernier va produire ses Pet Shop Boys. Autres influences du duo: Patrick Cowley et Giorgio Moroder (un assistant du moustachu les produira), la disco électronique mais aussi la pop, Dusty Springfield et David Bowie, avec qui ils travailleront. Quand la house jaillit à Chicago, ils sont sur le coup. Dès 1988, ils reprennent le classique de Sterling Void, «lt’s Alright». François Kevorkian avait auparavant remixé leur plus beau titre, «Rent» (suivront Moby, Tenaglia, etc.). On pourrait poursuivre le name­dropinq en citant Kylie Minogue, Electronic, Trevor Horn, Robbie Williams, Liza Minelli, Blur- les Pet Shop Boys ont toujours favorisé les rencontres. Très érudit, féru de pop culture, le duo a aussi bien repris Elvis ("Always on my Mind") que Village People ("Go West") et vendu 28 millions d’albums à travers le monde. Certes, son dernier album n’apporte pas grand chose. Les fans de Cher et des Smiths le plébisciteront, ceux de Pleymo détesteront. Par nostalgie, on pourra quand même chialer sur «Home», leur plus belle chanson depuis des lustres. Et se rabattre sur des textes toujours acides, qualifiés de «discomunistes» (la musique mainstream sert à faire passer des paroles engagées —voir «The Night I Fell in Love», histoire d’un fan d’Eminem qui passe une nuit de baise avec son idole. Pierre Desproges racontait que la «nostalgie, c’est comme les coups de soleil: ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir.» La musique est un doux masochisme. Mais réécouter les Pet Shop Boys n’empêche pas de militer pour un présent mis en musique par Cosmo Vitelli. «release» (EMI). BENOÎT SABATIER

- De euroboy le 28/3/2002. Pays: France   Région: Paris

The boys are back in town (article Magic avril 2002): Devant un parterre de fans et happy few en surnombre, nos hôtes savent qu’ils ont déjà conquis la salle de l’Astoria. Quoi qu’ils fassent. Ce soir-là, à Londres, les amoureux des Pet Shop Boys entonnent, les yeux fermés, leurs chansons comme autant de sérénades intimes. Pourtant Neil Tennant et Chris Lowe, flanqués — une fois n’est pas coutume— de quatre musiciens, se sont appliqués à mettre un peu de sel dans leur mécanique dance si bien huilée. Sobrement vêtus, ces garçons pas ordinaires se lancent dans des instants acoustiques d’une grâce folie (London, Was It Worth It?), explorent leurs faces B (Disco Potential, Sexy Northerner>, envoient leurs singles mastodontes se faire voir ailleurs (Go West travesti en numéro de cabaret). Mais une fois entraînés sur la piste rock, défrichée par Johnny Marr dans l’imminent Release, patatras, les efforts du duo tombent à l’eau (I Get Along, Birthday Boy). La faute au son désastreux de la salle ou au grand absent de la soirée? Qu’importe, car le groupe s’échappe sur le mélodramatique Love Is A Catastrophe, si splendide qu’il efface tous les ratés. Il prouve surtout que les Pet Shop Boys n’ont rien perdu de leur causticité: drôle de message d’amour, tout de même, le soir d’une Saint-Valentin...

- De euroboy le 23/3/2002. Pays: France   Région: Paris

Article Magic (mars 2002)a propos des Dvd PET SHOP BOYS Montage - The NightIife Tour! Somewhere (Parlophone/EMI) ! (Eagle Vision/Sony) Depuis leurs débuts en 1981, les Pet Shop Boys ont toujours porté une attention toute particulière à leur image, affirmation de leur préférence sexuelle, esthétique futuro-kitsch... Rien d’étonnant alors à ce que Montage laisse une grande place à d’impressionnantes projections numériques disco pop. Captées lors de leur tournée mondiale de 1999 en soutien à l’indéboulonnable album Nightlife, ces cent dix minutes de concert enchaînent les tubes (tous ici présents, de West End Girls à Being Boring en passant par Go West, lt’s A Sin ou Always On My Mind) comme d’autres enfilent les perles. Grandiloquents et divinement rococo, Neil Tennant et Chris Lowe (le discret musicien capable de jouer du clavier sans les mains) le seront à tout jamais. Entre renouvellement de la garde-robe et changements de plateaux, la paire s’amuse sur une immense scène digne d’un show à l’américaine. Entourés par une émouvante choriste et une virile chorale mâle (qui s’adonne sur Can You Forgive Her? à un détonnant numéro de claquettes), Neil et Chris traversent en chansons deux décennies de pop synthétique. En sélectionnant le deuxième angle de caméra, le duo offre des prises de vues de leurs visuels scéniques et invente par là-même le concept de la vidéo dans la vidéo. Seul regret, les extras ne présentent que quatre vidéos promotionnelles (New York City Boy, You Only Tell Me You Love Me When You’re Drunk, I Don’t Know What You Want But I Can’t Give lt anymore et en bonus caché For Your Own Good) et un lien vers le site officiel des deux hommes. Il faut dire que de nos garçons du magasin d’animaux préférés, on attend toujours plus. Nous voilà cependant récompensés avec Somewhere, concert enregistré en juin 1997 au Savoy Theater de Londres. Les West End Girls (et surtout boys) découvrent alors les morceaux de l’album au même titre générique. Sortant comme l’illusionniste-transformiste Arturo Brachetti d’un écran de cinéma, les deux garçons visitent allégrement leur répertoire (mention spéciale pour It’s A Sin introduit par I Will Survive) et se réapproprient leur Hallo Spaceboy, composé initialement pour David Bowie. La séquence émotion est à son paroxysme lorsque Neil s’accompagne seul à la guitare pour une éblouissante version de Rent. Dommage que le son varie autant d’un morceau à l’autre (l’encodage 5.1 aurait pu être amélioré). Dans les bonus, ils se laissent aller aux confidences lors d’une interview exclusive d’une vingtaine de minutes — rarement Chris Lowe aura été aussi loquace et drôlatique, allant jusqu’à baisser son pantalon pendant des remerciements — et présentent les coulisses de leur spectacle. Toujours tirés à quatre épingles, les Pet Shop Boys tombent cependant dans la faute de goût. Pourquoi diable portent-ils aux pieds ces immondes chaussures compensées à la Loana? Artifices inutiles quand on domine le spectre actuel de l’electro pop comme eux. Montage et Somewhere, deux DVD’s de la couleur de l’arc-en-ciel. Jean-Noél Dastugue o.e.eo/ee..

- De euroboy le 23/3/2002. Pays: France  

Bertrand Rocher pour FHM interview : Le Korova ou la Coupole? C’est le débat qui mobilise Neil Tennant (47 ans) et son complice Chris Lowe (42 ans), alors qu’ils reçoivent FHM dans leur majestueuse suite de l’hôtel Cri lIon, à Paris. Les garçons de l’animaterie cherchent une mangeoire pour le soir. On ose un avis. Basta La cantine branchouille et va pour ta brasserie classique. Un choix qui colle avec leur nouvel album, Release, débarrassé de La pompe techno et du cynisme qui caractérise (injustement) leur pedigree depuis vingt ans. Cette campagne de promotion, sans esbroufe, tranche avec le passé! Neil — Le message est ‘doubliez les deux gugusses, concentrez-vous sur la musique”. Cachés derrière nos déguisements, on n’avait jamais encouragé te public à voir en nous des musiciens. Même certains de nos amis pensaient que nous étions des pantins. Comme Milli Vnnilli ? Neil — Presque! Ici, on s’est passé d’arrangeurs. Tout est cuisiné maison, chez moi à Newcastle. Et autant Nightlife, le précédent album, était mondain, autant celui-ci marque un repli sur les choses essentielles. Ce qui frappe, c’est L’absence de cette vacherie brillante qui était votre label.. Neil — Vous datez! Very était, au pire, sarcastique. Les années 90 m’ont fait passer le goût de ta dérision. Ecrire des choses sincères, c’est pLus culotté. Pourtant, vous flinguez pas mal dans vos interviews! Chris — Dénigrer est un sport national chez nous. On existe en haïssant l’autre. Etonnés qu’un magazine gentiment macho comme FHM vous interviewe? Neil — Un peu... Notre référence, c’est la version anglaise. Pas notre cup of tea. En Angleterre, la presse masculine a une vraie vocation masturbatoire. Mais en France, Les gens font l’amour. Vos lecteurs doivent être moins frustrés, plus fins. Vraie ou fausse, la rumeur qui voulait que Le nom Pet Shop Boys évoque une déviance... homo-zoophile? Neil —... à grand renfort de hamsters chatouilteurs! Vieille légende, assez marrante. Et, faut-il préciser, infondée! D’aucuns disent qu’il faut être pervers peur vous aimer quand on est hétéro? Neil — Pourquoi? Jamais nous n’avons pensé être des emblèmes gays. Sauf, peut-être, aux Etats-Unis. L’idée de communauté gay semble vous hérisser. On se trompe? Neil— En Angleterre, il y a un club gay qui s’appelle... Anti-Gay Club. J’ai failli y adhérer. Les gens ne doivent pas être définis par leur sexualité. Le lobby homo en fait trop et finit par nuire. La chanson The Night I Fell in Love peint-elle Eminem en homo refoulé? Neil— En voilà un, en tout cas, qui est imprégné de “culture gay”! Mais quand il se défend d’être homophobe en disant qu’il caricature l’Amérique réac, je le crois. Il a sans doute mûri. Chris — IL aurait dû creuser son côté Priscilla. Dans The Real Slim Shady, iL est fabuleux, travesti en Britney et en Aguitera. Plus sexy que les vraies. Et le moment où il essuie ses fesses factices sur La figure d’un minet... Hum... Avez-vous toujours le projet de bosser avec son pygmalion, DrDre? Neil — On lui a soumis des ébauches de Home and Dty et de E-mail. Mais notre tonaLité actuelle ne faisait pas trop la maille. Qui sait, un jour? Chris, pour vous qui vomissez le rock, la prime donnée ia aux guitares a dû être difficile à avaler, non? Chris — Mais la proposition vient de moi! L’éLectronique et La dance sont des secteurs embouteillés. A cause de vous, les Français! Notre projet était donc provocateur. Et un chouia snob... Neil — En fait, à nos débuts, les guitares symbolisaient les grands-messes rock et leur lyrisme à deux balles. U2 était l’ennemi, d’où notre parodie de Where theStreets Have No Name. Aujourd’hui, U2 nous en remontre en matière électronique, ironique. L’eremi, c’est toute cette pop répugnante style Hear’ Say (les Popstars britanniques, ndlr). Et le R’n’B de supérette. Anastacia, quel cauchemar celle-Là! Sur Freeek, George Michael sample un modem, comme vous sur E-mail... Chris — Quel ringard, ce George! Il surfe encore avec un modem... Vous chantez Envole-moi un e-mail qui dit I Love You. Des millions de PC ont été ravagés par ce cheval de Trole! Neil — Oh, my God, vous me Le faites réaLiser! Surtout que, Les histoires de virus, on a donné... C’est horrible: chassez Le natureL cynique, il revient au galop... Propos recueillis par Bertrand Rocher

- De euroboy le 23/3/2002. Pays: France   Région: France

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